Les médias romands ont-ils perdu la raison?
Je dois préciser d'abord que je me réfère aux médias quasi étatiques (TV, radio) et à la presse de boulevard.
Les déclarations auxquelles j'ai été confronté ces dernières semaines, via les moyens de communication susmentionnés, au sujet de la variole du singe me font (plus que) penser que les médias romands ont perdu la raison.
Des questions, voire des attaques, répétées, adressées à des représentants de nos autorités politiques ont eu pour effet que ces dernières ont été indirectement critiquées pour leur lenteur et leur manque de planification dans l'acquisition d'un vaccin contre la variole du singe. Combien de fois les médias n'ont-ils pas mentionné que quatre cents cas avaient été enregistrés en Suisse, dont 80% environ chez des homosexuels? Et de continuer en faisant un parallèle avec l'acquisition problématique d'un vaccin contre le Covid, pour laisser entendre à leur public que les autorités n'ont rien appris de la pandémie.
Je suis attristé (pour ne pas dire plus) par le manque de recul, de réflexion et d'éthique de tous ces populistes diffuseurs de messages. A croire que quatre cents cas de virus du singe, rapportés à une population de plus de huit millions d'habitants, c'est évidemment tout à fait comparable au Covid, qui pouvait affecter l'ensemble de la population suisse!
Cette affligeante constatation est malheureusement corroborée par un recours systématique des médias à certains invités, pour la plupart des parlementaires de même bord politique.
Trop souvent, et quel que soit le sujet (écologique, social, économique, de durabilité…), on sollicite les C. Sommaruga, R. Nordmann, L. Mazzone, et P.-Y. Maillard, au détriment de la pluralité politique, qui est encore un pilier important du système démocratique helvétique.
Il faudra que je me résolve à croire que le discernement et la raison auxquels les lecteurs et auditeurs peuvent prétendre font vraiment défaut.
Michel Tobler
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