Bricoles

Le Corbusier n’aimait pas les juifs

En fouillant dans la correspondance privée du Corbusier, notamment dans des lettres adressées à sa mère avant la guerre, on a découvert – horresco referens – que l’architecte dont la bobine orne nos billets de dix francs n’aimait pas les juifs.

C’est assez fâcheux, et rares sont ceux qui oseraient l’avouer à haute voix, surtout après ce qu’ils ont subi au XXe siècle, mais beaucoup de gens n’aiment pas les juifs.

Cette constatation a donné lieu à des thèses épaisses et savantes, chacune ayant une explication à ce désamour fréquent et séculaire.

Dire que les juifs sont probablement responsables de la haine qu’ils suscitent partout et depuis toujours serait un indice d’antisémitisme primaire. Dire, comme Sartre, que ce sont les antisémites qui créent le juif, est politiquement plus acceptable, mais n’explique rien.

Si ce n’est donc pour louer leur génie littéraire, scientifique, musical ou leur sens des affaires, autant n’en rien dire du tout.

En outre, mieux vaut ne pas écrire à sa propre mère, mais lui téléphoner. (cp)

Lapidation

On peut espérer que Mme Sakineh Mohammadi-Aschtiani ne sera pas lapidée, mode d’exécution d’une peine de mort particulièrement barbare, qui ne figure d’ailleurs pas dans toutes les versions du Coran.

Mais on peut également craindre pour elle l’arrogance des intellectuels qui exigent sa libération! A notre connaissance, elle a été condamnée par un tribunal régulier pour plusieurs adultères et pour sa participation dans le meurtre de son mari et du fils de celui-ci.

Aucun Etat souverain ne peut tolérer qu’on lui donne l’ordre d’élargir ses assassins. Si M. Bernard-Henri Lévy souhaitait hâter l’exécution de la condamnée, pour renforcer en Occident la détestation du président iranien, il ne s’y prendrait pas autrement. (cp)

La psychologue de Kevin

Kevin est le fils unique de la skieuse Corinne Rey-Bellet, assassinée un soir d’avril 2006 par son mari, un banquier saint-gallois, qui se donnera la mort peu après.

Le tuteur de l’enfant orphelin a jugé que ses grand-parents maternels, Adrien et Verena Rey-Bellet, ne pourraient avoir aucun contact personnel avec leur petit-fils, parce qu’ils le gâtaient lors de ses visites. La psychologue a décrété que les grands-parents avaient une «influence négative» sur leur petit-fils, en le choyant «comme un petit prince».

Pour preuve: à son retour dans la famille d’accueil, Kevin avait l’outrecuidance d’attendre qu’on l’aide à enfiler sa veste!

Si grand-papa et grand-maman Rey-Bellet cherchent un volontaire pour fesser la psychologue sur la place du village des Crosets, je suis candidat. (cp)

Kosovo

On apprend que la Confédération n’a plus les moyens de subventionner la race chevaline et se prépare à signer l’arrêt de mort du haras fédéral d’Avenches, qui lui coûtait six millions par an, mais qu’elle a trouvé miraculeusement quinze millions par année à offrir au Kosovo, pour la coopération technique et financière et l’aide humanitaire.

On se souvient que la Confédération avait été parmi les premiers à reconnaître l’indépendance de cet Etat né d’une partition de la Serbie imposée à cette république par les occupants albanais de cette province. (cp)

Galère

Le dénommé Murtez Ademaj, Kosovar de cinquante-cinq ans, a récemment «crié sa colère» dans le Blick, en raison des malheurs qu’il doit à la Suisse. Pensez donc: sa femme et lui-même sont sans travail et doivent se contenter de rentes AI pour cause de dépression; leurs enfants n’ont pas de places d’apprentissage. Pour attirer l’attention sur cette lamentable situation et, sans doute, donner un «signal fort», cette victime de la société accumule, avec l’aide de quelques «humanistes», les ordures dans son jardin – eh oui! ce pauvre homme possède un jardin devant sa coquette maison de Bürglen en Thurgovie. Et gare aux candidats nettoyeurs!

«Les autorités suisses nous ont détruits», clame le démoli.

Mais qu’est-il donc venu faire dans cette galère? Si, dans notre beau pays, le système social est pourri au point qu’on vous offre des rentes AI quand vous êtes dépressif, pourquoi donc y séjourner? Bien sûr, il est éminemment regrettable que les petits Ademaj n’aient pas de places d’apprentissage, mais ils ne sont pas seuls dans leur cas et les parents des autres retoqués ne se croient pas obligés de polluer l’environnement de leurs voisins ou d’ameuter la presse de boulevard, dont le souci d’objectivité et d’exactitude est le plus beau titre de gloire, comme chacun sait.

Il est notoire que le Kosovo offre des emplois et des places d’apprentissage à foison, y compris et surtout aux gens qui ne supportent pas de dépendre de l’aide sociale. Pourquoi Monsieur Ademaj ne prend-il pas, avec sa petite famille, le chemin du retour vers un pays désormais indépendant et pacifié? (mp)

Faux problème

Apprenant qu’une crèche parisienne va essayer début 2011 un système de sécurité permettant, grâce à un vêtement muni d’une carte à puce, de repérer un enfant sorti du périmètre de l’établissement, le chœur des tendres âmes syndicalo-psychologistes a éclaté en imprécations contre les bourreaux qui veulent enfermer les petits dans une cage virtuelle – sans doute préféreraient-ils des barreaux réels – pour le simple plaisir d’économiser sur le personnel, de restreindre la liberté des enfants et même de porter atteinte à leur intégrité, de créer un climat de peur défavorable à leur développement et de soumettre des humains au contrôle de la machine – ce dernier objectif posant une question éthique.

On fera remarquer à ces détestables idéologues que les petits Français commencent l’école à trois ans et que les enfants des crèches sont donc des tout-petits qui ont en tête d’autres préoccupations que leur liberté, leur intégrité, et les moyens choisis pour les protéger; que la possibilité de repérer facilement un jeune explorateur attiré par les grands espaces de la rue, et qui aurait échappé à la surveillance du personnel, ne dispense pas celui-ci d’ouvrir l’œil; qu’il ne s’agit pas de charger une machine sans âme de contrôler totalement des humains, mais bien de donner à des adultes un moyen de surveiller des enfants, de sorte que l’éthique n’a rien à voir là-dedans. Est-ce que les syndicalistes et les psys qui nous abreuvent de leurs élucubrations considèrent qu’exiger d’un enfant qu’il donne la main pour traverser la rue – ce qui constitue de toute évidence une atteinte à sa liberté et à son intégrité – relève du fascisme et du totalitarisme? Estiment-ils que charger la télévision de «garder» un moment les enfants pendant que leur père ou leur mère, pardon leur géniteur/trice, vaque à quelque tâche dans la maison pose un problème éthique? Quant au prétendu climat de peur nuisible au développement des enfants, il ne peut être instauré que si on surinforme ces derniers au lieu de leur faire simplement porter, sans commentaire particulier, un tablier doté de la fameuse puce électronique, qui sera là «pour faire joli» si quelque jeune curieux pose des questions à son sujet.

En ces temps de risque zéro et de coupeurs de tête, on ne peut que comprendre les responsables d’enfants soucieux de se prémunir contre les risques de fugues, de disparitions ou d’enlèvements qui pourraient les conduire devant les tribunaux.

On notera, par ailleurs, que nos bavards ne voient aucun inconvénient à ce qu’on contraigne les automobilistes à porter la ceinture dite de sécurité et à ce qu’ils soient contrôlés par des radars. (mp)

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