Maîtrise du français
Il semble que les méthodes d’enseignement du français pratiquées dans les écoles romandes et singulièrement genevoises donnent des résultats pittoresques.
A Genève, certains parents particulièrement réactionnaires ont, paraît-il, peu apprécié que les formes verbales «j’ai craignis», «j’avais apelé», et «ils buvent» aient été jugées correctes par le remplaçant d’un maître d’école1.
Après une vaine démarche auprès du directeur de l’établissement concerné, ces ronchonneurs se sont adressés à Mme Anne Emery (née Torracinta), chef du Département de l’instruction publique (DIP), menaçant de recourir à l’enseignement privé et de faire payer la facture audit DIP. Mme Emery (née Torracinta) les a renvoyés avec raison, car la voie hiérarchique doit être respectée, à la «direction générale» – de l’école obligatoire, je suppose.
Dans moins de deux mois auront lieu dans le canton de Genève les élections cantonales. Mme Emery (née Torracinta) n’est pas candidate et prendra alors une retraite plus ou moins méritée. Personne ne lui demandera de comptes sur le triste état de l’école genevoise, dont elle n’est, d’ailleurs, que très partiellement responsable. Qu’elle se repose donc paisiblement, loin des parents râleurs qui l’ont «choquée par le ton employé et les menaces proférées».
Ne nous faisons pas d’illusions, au demeurant: cet incident aurait pu se produire n’importe où dans l’école romande, en particulier vaudoise: il y a plus de quarante ans que les nouvelles méthodes d’enseignement du français fleurissent dans nos contrées. Les produits de ces manifestations du «progrès» pédagogique sont en pleine activité professionnelle dans nos salles de classe.
Et cela ne fait que croître et empirer. Il suffit pour s’en convaincre de lire les commentaires publiés sur les réseaux sociaux et les sites des journaux en ligne.
M. P.
1 https://www.20min.ch/fr/story/ils-buvent-et-autres-fautes-folles-le-remplacant-valide-843594569562.
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