Editorial

Le 18 juin, les Suisses qui votent se prononceront sur trois objets fédéraux: la mise en œuvre du projet de l’OCDE et du G20 sur l’imposition des grands groupes d’entreprises, la loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergé­tique (LCI) et la modification du 16 décembre 2022 de la loi COVID-191.

Les Vaudois se verront soumettre, en outre, l’initiative vaudoise pour la protection du climat.

Je laisse à plus compétent que moi le soin de commenter le premier objet: mes connaissances en matière fiscale ne dépassent pas mon aptitude à remplir ma déclaration d’impôts et ma conviction que je suis une vache à lait.

La LCI et l’initiative cantonale sur la protection du climat ne sont, en dépit de leurs intitulés prétentieux, que des catalogues de bonnes intentions assorties de délais qui n’ont aucune chance d’être mieux respectés que ceux des travaux de la gare de Lausanne.

D’autre part, la volonté de nos autorités et de certains de nos concitoyens de protéger le climat me paraît relever non seulement d’une démarche idéologique, par définition contestable, mais aussi d’une présomption proche de l’hubris. Il serait en effet plus raisonnable et plus efficace de viser humblement à se protéger des possibles catastrophes naturelles, dues ou non  aux variations climatiques, en recourant à des mesures décentralisées, adaptées aux besoins locaux ou régionaux – les risques de glissements de terrain sont plus élevés à Brienz que dans la morne plaine de l’Orbe –, plutôt qu’à des lois ou articles constitutionnels imposant une politique globale liberticide.

Je dirai «non» à la LCI et à l’initiative cantonale sur la protection du climat le 18 juin.

La prolongation jusqu’au 30 juin 2024, décidée par le Parlement fédéral le 16 décembre 2022, de certaines mesures prévues par la loi d’urgence COVID du 25 septembre 2020 se justifie, paraît-il, par l’imprévisibilité du coronavirus.

Avec ce genre de raisonnement, on peut prolonger éternellement cette loi d’urgence – le coronavirus sera toujours imprévisible en juin 2024 – et en promulguer d’autres: qui sait si une épidémie de peste, un nuage de sauterelles ou une horde de petits hommes verts ne vont pas nous tomber dessus un de ces jours?

Il faut savoir vivre dangereusement.

Mon vote? «Non», évidemment.

Mariette Paschoud

 

1 https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/votations/20230618.html.

Thèmes associés: Environnement - Politique fédérale - Politique vaudoise

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