Liberté artistique
L’exposition, à Paris, au Palais de Tokyo voué à l’art moderne, d’une toile due au génie d’un peintre suisse du nom de Miriam Cahn a suscité récemment quelques remous.
Cette œuvre représente un homme sans visage en tenue d’Adam, à qui un autre bipède, de taille bien inférieure, tout aussi nu, et mains liées dans le dos, fait une fellation.
Des associations de protection de l’enfance françaises y ont vu une œuvre pédopornographique, ont porté plainte et ont été déboutées au nom de la liberté artistique et au motif que la victime de cet acte sexuel n’était pas forcément un enfant1.
Le dimanche 7 mai, «un octogénaire d’extrême droite»2, sans doute inspiré par les méthodes des «défenseurs du climat», s’est permis d’asperger le tableau de peinture violette, ce qui a profondément affecté les défenseurs des «valeurs» chères aux discoureurs de la République française, président en tête.
On peut penser ce qu’on veut d’une «œuvre d’art». On peut la critiquer ou la ridiculiser. On peut dire que son auteur est de faible talent ou carrément nul, mais on ne s’en prend pas physiquement à l’objet sous prétexte qu’il déplaît, choque ou indigne.
Dans le cas qui nous occupe, selon Wikipédia – donc sous toutes réserves –, l’auteur du tableau fait référence au massacre de Boutcha (Ukraine), car «il s’agit ici d’une personne aux mains liées, violée avant d’avoir été tuée et jetée dans la rue (…).»
On a, je crois, le droit de dire que la teneur du «message» adressé au monde par Mme Miriam Cahn n’a rien d’évident, que son propos est abscons, inintelligible, incompréhensible, obscur et opaque.
On a le devoir de dire aussi, je pense, que le tableau est terriblement moche.
Mais il ne mérite pas qu’un ancien élu du Front national octogénaire se mette dans un mauvais cas.
M. P.
1 Les 4 Vérités Hebdo, 10 mai 2023, p. 1.
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