Editorial

Nos lecteurs ont certainement entendu parler du scandale qui s’est perpétré à la cathédrale de Lausanne le 8 juillet dans le cadre du Festival de la Cité: un «spectacle» prônant prétendument la tolérance, l’ouverture et l’inclusivité, valeurs proches de celles de l’Eglise selon les organisateurs, s’en prenait, par le chant et devant un panneau portant l’inscription Ejaculate, à tous les «méchants» quotidiennement fustigés par les tenants de la culture «woke» et leurs complices. Inutile de dire que la police, qui, c’est notoire, prend un vif plaisir à taper sur les minorités «éveillées», n’a pas été épargnée, pas plus que les phobes de toutes sortes.

Indigné à juste titre, M. Raphaël Pomey s’est élevé, dans son journal Le Peuple1, contre le fait que la douteuse manifestation de ce que M. Romain Pilloud, président du Parti socialiste vaudois, appelle, dans Watson, «un mouvement artistique»2 se soit déroulée dans un sanctuaire. Il a également lancé une pétition en faveur du respect des lieux de culte, qui a rencontré un franc succès3.

La polémique a fait suffisamment de bruit début juillet pour que je n’entre pas dans les détails4.

Ce qui m’intéresse, c’est que, à l’occasion de cette affaire, Raphaël Pomey, qui est encore novice dans la presse d’opinion non conformiste, puisque Le Peuple n’a été lancé que le 10 mai 2022, a été confronté pour la première fois à l’accusation d’extrémisme de droite. En effet, faisant allusion au Peuple, le Romain Pilloud évoqué plus haut a commis un commentaire digne d’un idéologue de gauche peu porté à la réflexion, disant: «Peut-être que ce spectacle n’aurait pas fait polémique si un journal d’extrême droite qui discrédite ici tout un mouvement artistique, n’en avait pas parlé. (…)»5

Le directeur et rédacteur en chef du Peuple a été profondément affecté par cette qualification, dont il semble avoir ignoré jusqu’ici qu’elle est l’argument suprême des conformistes sans arguments, qui en sont réduits, pour déconsidérer leurs bêtes noires – à savoir les gens qui ne partagent pas leurs opinions toutes faites – à les expédier dans la nébuleuse de l’«extrême droite». Il a toutefois fort sagement décidé de ne pas porter plainte pour diffamation, ce qui lui évitera de perdre ses illusions quant à l’impartialité de la justice.

D’ailleurs, au fond, il devrait être flatté, car son contradicteur lui attribue une influence dont il n’avait probablement jamais rêvé. Pensez donc! Il a suffi que Le Peuple parle pour que la polémique se déclenche; pour que des personnalités politiques, dont certaines de premier plan, les responsables de l’utilisation de la Cathédrale et même la frileuse Eglise réformée vaudoise soient amenés à s’exprimer publiquement; pour que sa pétition recueille plus de dix mille signatures!

On comprend que le président du Parti socialiste vaudois ait jugé urgent de dégainer contre ce dangereux organe de presse l’arme qui tue, l’accusation infamante, celle dont on ne peut se défendre, car on se heurte au sectarisme et à la mauvaise foi.

Il faudra que Le peuple, conservateur et chrétien, continue à croître et à prospérer en assumant courageusement l’étiquette que lui a accolée un socialiste borné.

Bienvenue au club, Raphaël!

Mariette Paschoud

 

https://www.lepeuple.ch/. A soutenir.

2 https://www.watson.ch/fr/suisse/eglise/526376197-la-polemique-ejaculate-a-la-cathedrale-de-lausanne-continue.

3 https://partager.io/publication/lepeuple/post/2287.

4 Je signale à cet égard l’excellent article d’Olivier Delacrétaz dans La Nation du 11 août.

5 Cf. note 2.

Thèmes associés: Divers - Médias - Politiques diverses - Religion

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