Débats

Le conseiller d’Etat vaudois Frédéric Borloz, chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle, appuyé, le 29 août, par la majorité de droite du Grand Conseil, a décidé d’interdire les débats de politiciens avant les élections, en l’occurrence les élections fédérales, dans les écoles vaudoises1. On ne peut qu’approuver cette décision, tant il est vrai que la politique politicienne, comme d’innombrables autres sujets, d’ailleurs, n’a rien à faire dans les salles de classes. Toutefois, M. Borloz rechigne à prendre des mesures radicales et a donc autorisé l’organisation de débats dans les établissements scolaires et de formation, mais sans politiciens. On me permettra de déplorer cette demi-mesure et de demander au chef du Département en quoi des débats politiques sans politiciens sont plus conformes à l’obligation de neutralité de l’enseignement et à la loi sur l’enseignement obligatoire (LEO), qu’il invoque pour interdire les locaux scolaires aux personnalités politiques.

En effet, la LEO dit ceci:

Art. 9 Neutralité de l’enseignement

1 L’enseignement est neutre du point de vue religieux et politique.

2 L’école respecte les convictions religieuses, morales et politiques des élèves et de leurs parents.

Art. 11 Propagande

1 Toute forme de propagande politique, religieuse et commerciale est interdite auprès des élèves.

Or, quiconque connaît peu ou prou l’école vaudoise, comme maître ou ancien maître, comme élève ou comme parent d’élève, sait que la propagande politique – rouge, rose et verte en particulier – y trouve un terrain favorable, les enseignants de gauche se préoccupant fort peu de la neutralité de l’enseignement et de la LEO.

Aussi n’est-il pas étonnant que la gauche – partageant les amers regrets exprimés par l’officine Discuss it, qui «promeut la participation politique des jeunes en Suisse» et a dû annuler un débat au gymnase de Nyon – essaie, par la voix de Mme Alice Genoud, présidente des Verts vaudois, de nous faire croire que la décision départementale s’en prend au «meilleur moyen pour les jeunes de réfléchir et de s’ouvrir à la vie civique de notre canton».

Pour les Verts et leurs alliés, réfléchir et s’ouvrir à la vie civique de notre canton signifie, en cette veille d’élections fédérales, voter pour la gauche et, surtout, pour les écolos, en perte de vitesse à Berne selon les sondages.

Chaque voix compte, fût-ce celle de gymnasiens et d’apprentis tout juste majeurs, qui, sans débats, se moqueraient de la cuisine électorale comme de leur première couche-culotte.

M. P.

 

1 https://www.20min.ch/fr/story/vaud-pas-de-debats-dans-les-ecoles-avant-les-elections-federales-894101765535.

Thèmes associés: Ecole - Jeunesse - Politique fédérale - Politique vaudoise

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