Bricoles

Le «forcené» de Bienne

A propos du forcené de Bienne, on a entendu les mêmes sottises et on a lu les mêmes inepties qu’en septembre 2001, après le massacre perpétré par le «tueur fou» de Zoug.

Dans le n° 309 du Pamphlet (novembre 2001), nous écrivions :

(…) Dans les jours qui suivirent, les journalistes affichaient leur stupeur: comment peut-on ainsi «péter les plombs» alors qu'en Suisse, comme chacun le sait, les magistrats sont si proches du peuple, si volontiers à l'écoute des doléances du simple citoyen, si attentifs à respecter leurs droits fondamentaux.

Le parleur de service, à la Radio suisse romande, tendait son micro à quelques notables, un avocat, un psychiatre, un général commandant de corps. Tous, d'un seul chœur, confirmaient: tout le monde peut s'adresser à un haut fonctionnaire cantonal ou fédéral, voire à un conseiller d'Etat. On sera toujours écouté, entendu même, avec intérêt et politesse…

La vérité est tout autre.

Le citoyen lambda, qui n'est ni avoca ni psychiatre ni commandant de corps, ne sera ni entendu ni même écouté. Il sera éconduit. S'il estime avoir quelque chose à dire, il n'a qu'à nous écrire. S'il veut se plaindre, il n'a qu'à s'adresser aux tribunaux. Et on prend soin de lui préciser, avec un sourire narquois, que le Tribunal lui réclamera un dépôt de 1000 francs «destiné à garantir le paiement de tout ou partie (sic!) de l'émolument et des frais qui pourront être prélevés en cas de rejet du recours».

Espérons pour le forcené de Bienne, qu’un gentil psychiatre s’occupera de lui, pour lui expliquer qu’il a fait tout faux (cp)

Infanticide

A chaque nouveau cas d’infanticide chez nos voisins, la presse relate l’affaire avec des hoquets d’indignation et nous affirme que le département, voire la France est «sous le choc».

La justice n’est pas tendre: pour avoir étouffé deux nouveaux-nés en 1978 et 1981, cinq ans d’emprisonnement pour Solange Playa et son époux Gilbert en 1984; huit ans de réclusion pour Jean-Pierre Leymarie et cinq ans pour son épouse en 1984 pour le meurtre de sept nouveaux-nés; six ans pour le meurtre de trois nourrissons en 1988 pour Rosita Garnier; huit autre cas (douze ans de réclusion en 1990 pour Sylvie Coulon, huit ans pour Marie-Françoise Buisson en 1990 aussi, quinze ans pour Christine F., quarante et un ans, en 2003, etc.) jusqu’à l’arrestation de Véronique Courjault, condamnée à Tour à huit ans d’emprisonnement pour le meurtre de trois nouveaux-nés commis en 1999 en France et en 2002 et 2003 en Corée du Sud.

C’est trop bête d’attendre, pour les assassiner, que les enfants soient nés. En les tuant avant la naissance, non seulement la mère ne risque pas les foudres de la justice pénale, mais le meurtre est remboursé par la sécurité sociale.

On estime à deux cent mille le nombre d’enfants tués avant leur naissance en France chaque année. Et certains se plaignent de la dénatalité. Ce sont les mêmes qui sont «sous le choc» lorsque le petit corps est découvert dans un congélateur domestique et non dans les poubelles d’une clinique spécialisée. (cp)

Intérêt

Il y a quelques semaines, on apprenait qu’une portée de six chiots, confiés à la SPA de Genève par une brave dame qui les avait trouvés dans un carton, avaient été euthanasiés par les protecteurs des animaux. Il faut dire que c’était vraiment un cadeau empoisonné: deux d’entre eux étaient, paraît-il, en mauvais état, deux autres suspects de croisement avec des pitbulls. En plus il aurait fallu les mettre en quarantaine pour le cas où ils auraient eu la rage, ce qui les aurait «désociabilisés», les pauvres chéris. C’est donc «dans leur intérêt», selon la présidente de la SPA genevoise Frédérique Flournoy, que les bébés chiens ont été tués.

Je ne veux pas attacher à l’événement plus d’importance qu’il n’en mérite et je suis certaine que les chiots ont été euthanasiés sans douleur. Mais je ne supporte pas les lâches qui couvrent des actes contestables du manteau de l’altruisme. Ils me font penser à ces gens qui préconisent l’avortement dans les situations critiques pour éviter à l’enfant conçu un très mauvais départ dans la vie; ou l’euthanasie des vieillards sous prétexte que l’existence leur doit être un fardeau.

On devrait pendre ces gens-là haut et court… dans leur intérêt, évidemment. (mp)

Succession

Il paraît que Daniel Brélaz, syndic de Lausanne, se présentera une nouvelle fois à la Municipalité de la capitale vaudoise lors des élections de 2011. Il paraît aussi que le cher homme – qui part non sans raison du principe qu’il sera réélu dans un fauteuil – compte quitter ses fonctions en 2012 ou 2013. Il paraît enfin qu’«une femme devrait succéder à Daniel Brélaz».

Je m’étonne: pourquoi Monsieur Brélaz, qui a la réputation d’être un homme supérieurement intelligent, ne profite-t-il pas de nous quitter à la fin du mandat en cours, plutôt que d’imposer aux Lausannois une élection complémentaire inutile et inutilement payée par le contribuable? N’est-il pas responsable des finances de notre bonne ville?

Je m’étonne encore: pourquoi nous annonce-t-on – avec le prudent conditionnel d’usage, il est vrai – que le successeur de Daniel Brélaz sera en principe une femme? N’est-ce donc pas l’électeur qui décide?

Tout cela sent fortement la magouille et je sais déjà que je ne voterai pas pour la «successeure» que ne manqueront pas de nous recommander le syndic sortant et ses petits copains. (mp)

Fiabilité

Selon un sondage de la branche zuricoise de l’Institut GfS, l’inquiétude liée aux migrants se place désormais au neuvième rang des préoccupations des Suisses, qui ont donc «moins peur» des étrangers.

Voilà une information qui tombe à pic à la veille de la votation sur le renvoi des délinquants étrangers.

Point de détail: c’est le même institut qui, par la voix de sa filiale bernoise, avait prédit le rejet de l’initiative pour l’interdiction des minarets. (mp)

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