A dénoncer sans péril, on plastronne sans gloire
La guerre tue. C'est comme avec la cigarette: tout le monde le sait, mais beaucoup de gens aiment se donner des airs braves en «révélant» ce terrible secret à l'humanité ébahie.
La guerre tue, donc. Ce thème fait particulièrement la une des médias depuis qu'une organisation contestataire nommée WikiLeaks a entrepris de voler et de diffuser sur internet des documents confidentiels de l'armée américaine révélant des scènes cruelles de la guerre d’Irak. On y (re)découvre que des soldats américains ont tiré sur des civils, maltraité des prisonniers et enfreint de diverses autres manières ce que l'on considère comme les règles – reconnues mais rarement appliquées – de la guerre traditionnelle.
Cette diffusion illégale à grande échelle de documents secrets met les autorités américaines sur les dents. Mais WikiLeaks bénéficie d'un vaste réseau d'avocats, et surtout du soutien de tous les journalistes de gauche (expression tautologique en Suisse, mais pas forcément aux Etats-Unis). L'organisation joue ainsi sur les procès qui lui sont faits pour accroître sa notoriété en se posant en martyre, témoin de vérités dérangeantes et défenseur du droit à l'information. WikiLeaks justifie son action au nom de la liberté d'expression et de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le principal responsable connu de WikiLeaks, le très médiatique Julian Assange, pirate informatique et activiste australien de trente-neuf ans, est venu à Genève le 4 novembre pour participer à une session du Conseil des droits de l’homme de l'ONU. Le soir, il était invité sur le plateau du téléjournal de la Télévision suisse romande et accueilli comme un héros par le présentateur vedette Darius Rochebin. Maîtrisant parfaitement son rôle, Julian Assange s'est présenté comme un homme traqué par le gouvernement américain, craignant pour sa vie, changeant constamment de lieu de séjour et prêt à demander l'asile politique en Suisse. L'émotion était savamment dosée, le charme soigneusement étudié. C'était du grand art.
On relèvera tout de même que, si l'on en juge par la lecture de son site internet, les révélations de WikiLeakscaressent toujours le politiquement correct dans le sens du poil. Les documents publiés mettent en cause des régimes totalitaires, des violences commises par des autorités, des scandales financiers, électoraux, écologiques ou humanitaires; mais on y cherchera en vain quelque scoop croustillant sur des thèmes tels que, par exemple, l'expansion de l'islam, le coût de l'immigration en Europe occidentale, les abus de l'aide sociale, les manœuvres politiciennes de la gauche ou les violences altermondialistes – pour ne rien dire de certaines questions historiques controversées.
Les gens de Wikileaks sont très fiers de braver la censure des politiciens et des juges; le jour où ils oseront braver celle des journalistes, on les croira.
Pollux
La guerre tue, donc. Ce thème fait particulièrement la une des médias depuis qu'une organisation contestataire nommée WikiLeaks a entrepris de voler et de diffuser sur internet des documents confidentiels de l'armée américaine révélant des scènes cruelles de la guerre d’Irak. On y (re)découvre que des soldats américains ont tiré sur des civils, maltraité des prisonniers et enfreint de diverses autres manières ce que l'on considère comme les règles – reconnues mais rarement appliquées – de la guerre traditionnelle.
Cette diffusion illégale à grande échelle de documents secrets met les autorités américaines sur les dents. Mais WikiLeaks bénéficie d'un vaste réseau d'avocats, et surtout du soutien de tous les journalistes de gauche (expression tautologique en Suisse, mais pas forcément aux Etats-Unis). L'organisation joue ainsi sur les procès qui lui sont faits pour accroître sa notoriété en se posant en martyre, témoin de vérités dérangeantes et défenseur du droit à l'information. WikiLeaks justifie son action au nom de la liberté d'expression et de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Le principal responsable connu de WikiLeaks, le très médiatique Julian Assange, pirate informatique et activiste australien de trente-neuf ans, est venu à Genève le 4 novembre pour participer à une session du Conseil des droits de l’homme de l'ONU. Le soir, il était invité sur le plateau du téléjournal de la Télévision suisse romande et accueilli comme un héros par le présentateur vedette Darius Rochebin. Maîtrisant parfaitement son rôle, Julian Assange s'est présenté comme un homme traqué par le gouvernement américain, craignant pour sa vie, changeant constamment de lieu de séjour et prêt à demander l'asile politique en Suisse. L'émotion était savamment dosée, le charme soigneusement étudié. C'était du grand art.
On relèvera tout de même que, si l'on en juge par la lecture de son site internet, les révélations de WikiLeakscaressent toujours le politiquement correct dans le sens du poil. Les documents publiés mettent en cause des régimes totalitaires, des violences commises par des autorités, des scandales financiers, électoraux, écologiques ou humanitaires; mais on y cherchera en vain quelque scoop croustillant sur des thèmes tels que, par exemple, l'expansion de l'islam, le coût de l'immigration en Europe occidentale, les abus de l'aide sociale, les manœuvres politiciennes de la gauche ou les violences altermondialistes – pour ne rien dire de certaines questions historiques controversées.
Les gens de Wikileaks sont très fiers de braver la censure des politiciens et des juges; le jour où ils oseront braver celle des journalistes, on les croira.
Pollux
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