Ne dites pas..

On ne devrait pas dire: «Le Venoge Festival bannit les parapluies pour des raisons de visibilité.» On devrait dire: «Le Festival de la Venoge bannit les parapluies pour des raisons de visibilité.»

Il faut reconnaître que les parapluies empêchent les spectateurs de voir ce qui se passe sur scène – qui ne se souvient d’avoir pesté contre des dames à chapeaux dans une salle de spectacle? – et que leur interdiction est donc compréhensible dans le cadre de l’ultra-prestigieux Venoge Festival.

Il est de bon ton, depuis des années maintenant, de mépriser, dans les milieux culturels notamment, les dénominations en français. C’est ainsi que le Festival de jazz de Montreux a cédé la place au Montreux Jazz Festival. Les puristes s’en agacent, mais s’y habituent, hélas.

Alors, pourquoi juger l’intitulé Venoge Festival particulièrement malvenu et même carrément ridicule?

Certains lieux se prêtent moins mal que d’autres à la déplorable manie de l’anglicisation. Montreux accueillit dès le XIXe siècle de nombreux touristes britanniques. Lord Byron résida à Clarens et non à Penthaz, où le mal nommé Venoge Festival déploie ses fastes bruyants. Le poète anglais a écrit Le Prisonnier de Chillon et non La Venoge célébrée par Gilles, Vaudois de sorte, ainsi qu’il le dit lui-même1.

Pour un pinailleur vaudois, la différence est de taille.

Le pinailleur

 

1 Y en a point comme nous.

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