Autoroutes: un peu de bon sens
Le 24 novembre, les citoyens suisses voteront sur le référendum lancé par diverses associations contre l’arrêté fédéral d’aménagement des routes nationales.
Quand il pleut trop fort et trop longtemps, les rivières débordent.
Quand il y a trop de circulation sur les autoroutes, il se forme des bouchons, et les automobilistes pressés jugent plus pratique de se répandre sur les routes de moindre importance, où se produisent des nuisances, dont souffre la population. En outre, si on ne prend pas de mesures pour régler le problème, les routes secondaires se trouveront un jour ou l’autre elles aussi surchargées.
Le simple bon sens commande donc d’élargir les tronçons autoroutiers problématiques en y ajoutant une troisième voie.
Oui, mais, à lire les arguments du comité référendaire1, j’arrive à la conclusion que cette manière de voir est celle d’une sotte – c’est moi! –, qui n’a pas compris qu’un élargissement de quelques kilomètres d’autoroutes coûtera beaucoup trop cher; qu’il entraînera une énorme perte d’espaces verts et de terres agricoles; que les travaux seront inutiles, puisque l’élargissement entraînera mécaniquement une augmentation de la circulation – donc des embouteillages –, du bruit et des émissions de CO2; et que, au lieu d’aménager les autoroutes, il faut encourager les transports publics et le vélo.
Les tenants de cette vision catastrophiste oublient de mentionner qu’il existe un Fonds pour les routes nationales et le trafic d’agglomération (FORTA); que les terres perdues pour l’agriculture seront compensées par d’autres surfaces; qu’on ne peut pas prédire à coup sûr l’augmentation du nombre d’usagers des autoroutes, compte tenu des changements d’habitudes, notamment en matière de recours aux transports publics; que ces derniers devront continuer à cohabiter avec les voitures – qui constituent tout de même un moyen de transport beaucoup plus souple et indépendant que les trains et les bus – aussi longtemps qu’un régime totalitaire n’en interdira pas l’usage pour imposer aux amateurs de souplesse et d’indépendance l’obligation de se rendre de Lausanne à Genève, par exemple, à vélo.
Le bon sens doit l’emporter sur des arguments inspirés par une idéologie.
Le bon sens veut que l’on vote OUI à l’aménagement des routes nationales.
Mariette Paschoud
1 Cf. la brochure d’explications du Conseil fédéral, pp. 18-19.
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