Editorial
En janvier 1996, Claude Paschoud, éditeur du Pamphlet, annonçait à nos abonnés que, en vertu d’une décision des PTT approuvée par le Conseil fédéral, le tarif spécial accordé aux journaux vendus par abonnements cesserait de s’appliquer aux envois inférieurs à mille exemplaires. C’était notre cas et sans la générosité parfois extrême de nos lecteurs qui, apparemment, tenaient à leur «feuille de chou d’extrême droite», nous aurions dû nous résoudre à poser la plume, car les frais de port allaient augmenter de 460%. Presque quinze ans plus tard, la Nation, organe de presse de la Ligue vaudoise, nous apprend que La Poste, sur mandat des Chambres fédérales, qui lui ont attribué une subvention dans le but de maintenir des tarifs avantageux pour les journaux, a retiré à la Nation le droit de bénéficier de cet avantage. En effet, l’Etat se prétend soucieux «de préserver la diversité de la presse et de renforcer son rôle dans la formation de l’opinion et de la réflexion politique», mais en faisant des économies et en réduisant le nombre des bénéficiaires des tarifs spéciaux selon des critères fumeux, qui ont permis à La Poste de favoriser arbitrairement la presse associative au détriment de la presse d’opinion, situation qui entraîne pour le journal vaudois des conséquences financières désastreuses.
La Nation est notre aînée de presque quarante ans, puisqu’elle a été fondée en 1931. Loin de voir d’un mauvais œil, en 1970, l’arrivée d’un «concurrent» impertinent, ses fondateurs et bien d’autres membres de la Ligue vaudoise figurèrent parmi nos premiers abonnés, et nombre d’entre eux nous furent fidèles jusqu’à la mort ou nous lisent encore, même s’il nous arriva un jour de rire gentiment de Marcel Regamey et du pasteur Hentsch que nous aimions pourtant beaucoup tous les deux. L’actuel président de la ligue vaudoise, Olivier Delacrétaz, est un ami et complice de longue date: trois camps de Valeyres, ça crée des liens. Mais ces affinités ne suffiraient pas à expliquer l’indignation que soulève en nous le sort qui est fait à la Nation par La Poste au nom du Système. La vérité est qu’il est quasiment impossible de comprendre complètement la vie politique suisse et vaudoise, les enjeux des votations cantonales et fédérales, les dérives du pouvoir fédéral, les vertus du fédéralisme, sans parler des questions scolaires, théologiques et économiques, voire culturelles, si on ne lit pas régulièrement la Nation – ce qui n’empêche pas, évidemment, de s’informer aussi dans d’autres organes de presse. C’est pourquoi nous ne saurions assez inciter nos lecteurs qui ne l’auraient pas encore fait à souscrire un abonnement au journal de la Ligue vaudoise1.
Etre informé à bonne source est d’autant plus important que les sources habituelles, à savoir la presse quotidienne, n’hésitent pas à mentir. C’est ainsi qu’un article de 24 heures du 23 novembre consacré au référendum que lancent les libéraux, l’UDC et les milieux économiques contre les nouvelles «prestations complémentaires famille», destinées à faire sortir de l’assistance sociale un certain nombre de familles démunies, de travailleurs pauvres et de chômeurs proches de la retraite en ponctionnant les salariés et les entreprises, s’intitulait: Un référendum combattra l’aide aux travailleurs pauvres. Or, il n’est pas question de priver les travailleurs pauvres de secours, mais bien de s’opposer à ce que, selon une logique socialiste immuable, on fasse payer les salariés «riches» et les entreprises pour les pauvres, ce qui entraîne, à terme, pour les salariés une diminution du pouvoir d’achat et, pour les entreprises, des restrictions budgétaires pouvant déboucher sur des licenciements et, donc, sur une augmentation du chômage.
Les service sociaux, que ce «projet ambitieux» prétend décharger de cette aide aux pauvres pour des raisons financières, certes, mais aussi dans l’espoir illusoire que les assistés se sentiront moins assistés et donc moins humiliés si l’aide est financée par les salariés et les patrons, doivent continuer à assumer leur tâche.
Ne manquez donc pas de signer et de faire signer le référendum.
Le Pamphlet
1 Abonnement annuel: 80 francs; ccp 10-4772-4
La Nation est notre aînée de presque quarante ans, puisqu’elle a été fondée en 1931. Loin de voir d’un mauvais œil, en 1970, l’arrivée d’un «concurrent» impertinent, ses fondateurs et bien d’autres membres de la Ligue vaudoise figurèrent parmi nos premiers abonnés, et nombre d’entre eux nous furent fidèles jusqu’à la mort ou nous lisent encore, même s’il nous arriva un jour de rire gentiment de Marcel Regamey et du pasteur Hentsch que nous aimions pourtant beaucoup tous les deux. L’actuel président de la ligue vaudoise, Olivier Delacrétaz, est un ami et complice de longue date: trois camps de Valeyres, ça crée des liens. Mais ces affinités ne suffiraient pas à expliquer l’indignation que soulève en nous le sort qui est fait à la Nation par La Poste au nom du Système. La vérité est qu’il est quasiment impossible de comprendre complètement la vie politique suisse et vaudoise, les enjeux des votations cantonales et fédérales, les dérives du pouvoir fédéral, les vertus du fédéralisme, sans parler des questions scolaires, théologiques et économiques, voire culturelles, si on ne lit pas régulièrement la Nation – ce qui n’empêche pas, évidemment, de s’informer aussi dans d’autres organes de presse. C’est pourquoi nous ne saurions assez inciter nos lecteurs qui ne l’auraient pas encore fait à souscrire un abonnement au journal de la Ligue vaudoise1.
Etre informé à bonne source est d’autant plus important que les sources habituelles, à savoir la presse quotidienne, n’hésitent pas à mentir. C’est ainsi qu’un article de 24 heures du 23 novembre consacré au référendum que lancent les libéraux, l’UDC et les milieux économiques contre les nouvelles «prestations complémentaires famille», destinées à faire sortir de l’assistance sociale un certain nombre de familles démunies, de travailleurs pauvres et de chômeurs proches de la retraite en ponctionnant les salariés et les entreprises, s’intitulait: Un référendum combattra l’aide aux travailleurs pauvres. Or, il n’est pas question de priver les travailleurs pauvres de secours, mais bien de s’opposer à ce que, selon une logique socialiste immuable, on fasse payer les salariés «riches» et les entreprises pour les pauvres, ce qui entraîne, à terme, pour les salariés une diminution du pouvoir d’achat et, pour les entreprises, des restrictions budgétaires pouvant déboucher sur des licenciements et, donc, sur une augmentation du chômage.
Les service sociaux, que ce «projet ambitieux» prétend décharger de cette aide aux pauvres pour des raisons financières, certes, mais aussi dans l’espoir illusoire que les assistés se sentiront moins assistés et donc moins humiliés si l’aide est financée par les salariés et les patrons, doivent continuer à assumer leur tâche.
Ne manquez donc pas de signer et de faire signer le référendum.
Le Pamphlet
1 Abonnement annuel: 80 francs; ccp 10-4772-4
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