Tribuns populistes
Ces dernières semaines, les journalistes de la presse bien-pensante ont eu deux occasions d’utiliser l’expression «tribun populiste», qui leur est chère non pas parce qu’elle leur rappelle les tribuns de la plèbe romains – dont la plupart n’ont probablement jamais entendu parler –, mais parce qu’elle a le mérite d’être injurieuse à leurs yeux sans que la justice puisse la considérer comme telle: un tribun n’est-il pas le «défenseur éloquent d’une cause»1?
L’élection à la présidence des Etats-Unis du «milliardaire» américain Donald Trump a fourni l’une de ces occasions. Le décès en France du «fasciste» Jean-Marie Le Pen, ancien président du Front National, a procuré l’autre.
Nos deux «tribuns populistes» peuvent se targuer d’avoir suscité la liesse, populaire pour l’un, indécente pour l’autre. Des millions d’Américains ont hurlé de joie à l’annonce de la victoire de Donald Trump. Des centaines de Français d’extrême gauche ont «dansé sur la tombe» de Jean-Marie Le Pen.
Ces faits ont été rapportés et commentés par des dizaines de journalistes vertueux, qui n’apprécieraient sûrement pas que leur précieuse personne et leur noble profession leur vaillent d’être constamment traités de «scribouillards bobos».
M. P.
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