Scandale

Du 13 au 17 mai, le Concours Eurovision de la chanson a présenté son spectacle annuel. Le «non-binaire» Nemo ayant gagné le concours en 2024, c’est la Suisse qui avait l’honneur d’abriter le raout, lequel a déroulé ses fastes à Bâle.

Au fil des jours précédant la manifestation, la presse a rapporté minutieusement les mesures prévues pour que l’événement soit «exemplaire en matière de durabilité», projet résumé par ce titre saisissant: «Plats végé et toilettes non genrées au menu des festivités»1 – bon appétit!

Théoriquement, le concours est organisé chaque année par l'Union européenne de radio-télévision. Toutefois, il semble que cette dernière se contente de donner des ordres à la ville hôte.

Bâle s’est donc chargée d’organiser les infrastructures, les mesures de sécurité, les transports et l’hébergement, avec l’aval d’une majorité de contribuables persuadés que leur cité, tout auréolée de gloire, verra bientôt la terre entière débarquer dans ses murs pour son plus grand profit.

Apparemment, ils ont 35 millions à perdre. Pourquoi pas? Il s’agit de leurs impôts, après tout, et les radins, minoritaires, qui rouspètent n’ont qu’à s’aligner: n’ont-ils pas le privilège de vivre en démocratie?

Les choses se gâtent quand la Confédération s’en mêle et apporte son soutien aux organisateurs.

Sous prétexte que «les tensions géopolitiques actuelles, en particulier celles liées au conflit entre Israël et la Palestine, renforcent le risque d'attentats et de débordements durant le concours international de la chanson», elle a mis sur pied quarante militaires et annoncé la présence de la police fédérale, des services secrets, de l’Office de la cybersécurité et de celui des douanes2.

Fallait-il que le péril fût grand!

C’est un scandale! Outre que nos militaires ne devraient jamais être engagés dans des activités étrangères à la défense nationale, à la protection de la population et à l’aide en cas de catastrophe, la Confédération a cautionné et appuyé, avec nos sous et sans nous demander notre avis, l’organisation d’une manifestation qu’elle considérait comme extrêmement risquée; cela pour permettre le déroulement d’un prétendu événement musical mondial, où, à quelques exceptions près, la laideur le dispute à la vulgarité, et qui fait la part belle aux idéologies à la mode, comme l’attestent le succès du célèbre Nemo lors de l’édition 2024 et celui de la femme à barbe Conchita Wurst en 2014, sans oublier la fameuse exemplarité en matière de durabilité, alliant «environnement, inclusion et accessibilité», dont se sont targués les organisateurs.

Le fait que le danger ne s’est pas matérialisé – et je m’en réjouis sincèrement – n’empêche pas que lesdits organisateurs et leurs renforts se sont montrés fort imprudents.

La sagesse exigeait que le concours Eurovision fût reporté à des jours meilleurs.

M. P.

 

1 https://www.20min.ch/fr/story/eurovision-a-bale-plats-vege-et-toilettes-non-genrees-au-menu-des-festivites-103331400.

2 https://www.20min.ch/fr/story/eurovision-2025-militaires-douaniers-et-cameras-pour-la-securite-de-l-eurovision-103336833.

Thèmes associés: Armée - Culture - Egalité, discriminations - Politique fédérale

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