Une belle fête

La fête du quarantième anniversaire du Pamphlet, qui a réuni soixante et une personnes – deux s’étaient fait excuser pour cause de maladie – à l’hôtel et centre de congrès de La Longeraie à Morges, a été, de l’avis général, une réussite complète: bonne chère, bons vins et ambiance chaleureuse. Les participants étaient venus de tous les coins du Pays de Vaud, mais aussi des cantons du Valais, de Neuchâtel, de Berne et de Genève, et même de Nice et Paris.

La réunion a été marquée par diverses interventions. Après les quelques mots de bienvenue prononcés par le rédacteur responsable et la présentation de l’équipe du journal, Madame Yvonne Schleiter nous a lu un aimable message de Madame Camille Galic, ancien directeur de l’hebdomadaire parisien Rivarol,qui a pris récemment une retraite méritée après avoir servi son journal pendant quarante-sept ans avec une rare fidélité et un remarquable courage, d’abord comme journaliste, puis comme rédacteur en chef adjoint et enfin, à partir de 1983, comme directeur. «Retenue à Paris par des obligation familiales, nous dit notre amie, je suis néanmoins de tout cœur avec vous pour ce 40ème anniversaire de la création du Pamphlet dont chaque numéro est un pavé dans la mare du conformisme ambiant, mais aussi un exploit rédactionnel, compte tenu des conditions si difficiles dans lesquelles votre mensuel poursuit sa tâche. (…) En 2011, Rivarol fêtera son 60ème anniversaire. Mon vœu le plus cher est que le Pamphlet franchisse lui aussi ce cap, en dépit de tous les obstacles mis sur sa route. Bon courage, bon vent et haut les cœurs!»

Ecole vaudoise: Bébé au centre et grand-papa au coin… ou pas: c’est le sujet qu’a traité avec humour, pendant l’apéritif, Sophie Paschoud – fille de Claude et Mariette mais surtout chargée du dossier de l’école au Centre Patronal – dans la perspective de la votation sur l’initiative «Ecole 2010 – sauver l’école» et sur le prétendu contre-projet concocté par le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture1.

Au moment du dessert, le général Jean Abt, ancien commandant du Corps d’armée de campagne 1, a adressé quelques mots à l’assemblée, rappelant notamment l’importance de la sécurité pour notre pays. Notre ami et collaborateur occasionnel François Villard nous a présenté le groupe Giardino qui défend l’armée de milice et le principe de la neutralité armée. Nous y reviendrons quand cette honorable confrérie voudra bien se rappeler que la Suisse ne compte pas que des germanophones mais aussi des latins, et adaptera sa publicité à cette réalité. Le rédacteur responsable du Pamphlet s’est ensuite exprimé sur le thème Une armée? Pour quoi faire? dans l’optique des causes et conséquences du démantèlement progressif de l’armée suisse.

Enfin, à l’heure du café, notre grand patron Claude Paschoud nous a entretenus de Quarante ans de journalisme non conformiste, ce qui lui a donné l’occasion de rappeler quelques souvenirs savoureux. Il a évoqué entre autres l’opération Faut-il brûler les objecteurs de conscience? qui vit, au cœur de l’hiver 1971, deux ou trois rédacteurs du Pamphlet, transformés pour les besoins de la cause en hommes-sandwichs, balader au centre ville de Lausanne un jour de marché de grandes affiches portant cette question cruciale – à laquelle un passant indigné, croyant sans doute avoir affaire à des pacifistes, répondit par un agressif «Eh bien! oui, Monsieur, il faut les brûler!». Claude Paschoud a également rappelé la remise du Prix Cornichon au Conseiller fédéral Rudolf Gnägi, alors chef du Département militaire fédéral, pour l’ensemble de son œuvre. La cérémonie eut lieu le 18 janvier 1973 à la Salle Richemont du Lausanne-Palace, en dépit des pressions exercées par Berne sur le grand hôtel lausannois, en présence, sinon de Rudolf Gnägi lui-même, du moins de sa tête en carton pâte hilare supportée par les robustes épaules de son créateur Olivier Delacrétaz.

On trouvera aux pages 5 à 7 les textes des exposés de Sophie et Mariette Paschoud. Claude Paschoud ayant travaillé «sans filet», nous avons remplacé son intervention par une Petite rétrospective illustrée (p.8) qui évoquera pour vous, grâce à nos dessinateurs, hélas aujourd’hui inactifs, quelques-uns de nos combats – contre le Rapport Oswald ou le port obligatoire de la ceinture de sécurité – et quelques-unes de nos cibles – pas toujours détestées, d’ailleurs.

Que ceux qui n’ont pas pu se joindre à la fête du quarantième n’aient pas trop de regrets. Nous célébrerons volontiers le quarante-cinquième anniversaire du Pamphlet en leur compagnie si nous sommes encore là.

M.P.

1 Le Centre Patronal vient de publier sur le même sujet et signé de la même main un Etudes & Enquêtes intitulé Réformer n’est pas jouer – Une contribution au débat scolaire vaudois. On peut se procurer cette étude pour le prix de 18 francs auprès du Centre Patronal, case postale 1215, 1001 Lausanne, ou par courriel à info@centrepatronal.ch.

Thèmes associés: Coups de chapeau

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