Votations vaudoises

Le 28 septembre, les citoyens du canton de Vaud se prononceront sur trois sujets: la sauvegarde du Mormont (l’initiative «Sauvons le Mormont» et le contre-projet du Grand Conseil «Economie circulaire»), la modification constitutionnelle visant à «préciser le champ d’application du quorum dans le cadre des élections communales et cantonales» et la modification constitutionnelle destinée à «faciliter l’accès aux droits politiques communaux pour les étrangères et les étrangers».

J’ai lu attentivement la brochure explicative publiée par le canton dans une lourde langue inclusive, qui donne à elle seule envie de voter «non» à chacune des questions posées. Ce pensum m’a mise dans un état d’irritation tel que je ne me sens capable ni de proposer de doctes arguments ni de peser objectivement le pour et le contre.

Sauvons le Mormont

La première raison pour laquelle je voterai «non» à l’initiative, dont le seul but est d’interdire – évidemment! – l’activité de la fabrique de ciment qui exploite le sol de la colline du Mormont, est qu’elle émane de la gauche rouge, rose et verte, dont la principale ambition consiste à pourrir la vie du plus grand nombre de gens possible au nom d’un Bien qui n’a rien de commun.

La deuxième est que la protection d’un site particulier n’a rien à faire dans une constitution, qui est censée énoncer des principes institutionnels et non se mettre au service d’élucubrations idéologiques.

Contre-projet «Economie circulaire»

Les organes législatifs de notre beau pays ont la fâcheuse habitude d’opposer aux initiatives qu’ils jugent trop radicales des contre-projets destinés à ménager la chèvre et le chou: on essaie de donner satisfaction aux auteurs des initiatives tout en édulcorant le texte de ces dernières afin de rassurer les populations rétives.

En l’occurrence, le Grand Conseil tente de calmer le jeu en proposant d’introduire dans la Constitution vaudoise la notion éminemment écologique d’économie circulaire, comme si les entreprises de notre canton n’avaient pas déjà compris qu’il est avantageux de réduire la production de déchets et de favoriser leur réutilisation.

Il faut cesser d’encombrer la Constitution d’articles inutiles, qui permettent néanmoins à l’Etat de se mêler de tout. Non!

Première modification constitutionnelle

L’objectif consiste à modifier les règles qui président à l’élection du Grand Conseil et des conseils communaux selon le système proportionnel. Il s’agit de «prendre en compte, lors de la répartition des sièges, non seulement les listes électorales qui atteignent seules 5% des suffrages exprimés, mais également celles qui atteignent ce seuil grâce à leurs apparentements».

N’étant pas compétente en matière de tambouille électorale, je n’ose pas m’exprimer sur ce sujet, si ce n’est pour dire que, dans le doute ou l’ignorance, il est toujours prudent de voter «non».

Deuxième modification constitutionnelle

Actuellement, pour obtenir chez nous le droit de vote et d’éligibilité à l’échelon communal, les étrangers doivent avoir séjourné en Suisse pendant dix ans, dont trois dans le canton. La modification constitutionnelle consiste à ramener à cinq ans la durée du séjour en Suisse.

J’estime que le droit de vote et d’éligibilité doit être réservé aux détenteurs de la nationalité suisse. Peu importe donc la durée du séjour en Suisse des étrangers qui vivent dans notre pays en gardant leur nationalité d’origine. Le fait d’habiter chez nous ne les empêche pas de voter chez eux. Ils ne seraient donc pas victimes d’un épouvantable déni de démocratie.

Les arguments selon lesquels le droit de vote favoriserait l’intégration des étrangers et permettrait de renouveler un personnel politique communal défaillant ne sont pas pertinents. Dans le premier cas, on met la charrue avant les bœufs, ce qui n’est jamais un gage de réussite; dans le second, la pénurie de citoyens disposés à s’engager dans les exécutifs et les législatifs communaux est simplement le signe de la faillite d’un système dépassé, les notions d’engagement et de service étant en perdition.

Non, non, non et non!

Mariette Paschoud

Thèmes associés: Environnement - Immigration - Politique vaudoise

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