Légion d’honneur
L’ordre national de la Légion d’honneur a été institué le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte, alors premier consul de la République française, afin de récompenser des militaires et des civils ayant rendu à la nation des services éminents.
Il faut reconnaître que la notion de service éminent est sujette à interprétation, mais on peut tout au moins admettre qu’elle implique un engagement personnel, une action.
Les présidents de la République française deviennent automatiquement grands maîtres de l’ordre de la Légion d’honneur. Apparemment, l’élection à la magistrature suprême garantit d’avance l’éminence des services rendus.
Honni soit qui mal y pense…
Au cours de l’été, Gisèle Pélicot, connue pour les viols abominables dont elle a été victime, ainsi qu’une surveillante de collège poignardée par un élève, ont été décorées – la seconde à titre posthume – de la Légion d’honneur.
La première a, certes, refusé le confort du huis clos lors du procès de ses tortionnaires; la seconde est morte à l’âge de trente et un an, victime du devoir. L’une et l’autre méritent respect et compassion, mais ni l’une ni l’autre n’a rendu à la nation un quelconque service éminent; ni l’une ni l’autre ne s’est engagée au service de son pays.
Si on veut, en haut lieu, «récompenser» les victimes de sévices, de meurtres ou d’assassinats, il convient de créer un nouvel ordre, de la Légion du cœur, par exemple – très en vogue les machins «du cœur» –, et d’en faire bénéficier tous les souffre-douleur du pays de l’égalité.
Ça risque de faire du monde.
M. P.
Thèmes associés: Politique française
Cet article a été vu 108 fois