Battez-vous les uns les autres!
Aucune autre époque que la nôtre n’a autant parlé de paix, d’amour et de tolérance. Paradoxalement, on n’a jamais autant exalté la lutte, le combat, l’affrontement. La paix est exaltée dans l’abstrait, mais décriée comme une faiblesse odieuse lorsqu’il s’agit de la mettre en pratique.
Ainsi, il est de bon ton de dénigrer la paix sociale, la paix civile ou la paix du travail; on préférera exciter la haine des employés contre leurs employeurs («pour défendre leurs droits»), admirer la révolte des citoyens contre leurs autorités («pour chasser les tyrans»), tolérer l’exclusion professionnelle et la vindicte médiatico-populaire contre certains individus politiquement incorrects («pour lutter contre l’intolérance»). La paix politique, bien évidemment, ne se conçoit pas en période de campagne électorale (on accepte éventuellement de partager les mêmes valeurs, mais pas les mêmes sièges). Quant à la paix commerciale, elle est condamnée avec véhémence par les fédérations de consommateurs qui exhortent ces derniers à vilipender les commerçants, par les associations de locataires qui encouragent ces derniers à harceler leurs bailleurs, et aussi par une horde de professeurs d’économie frappadingues prêts à tuer père et mère pour imposer «davantage de concurrence» – non pas une concurrence libérale où le secteur public s’abstient d’intervenir et laisse agir l’économie privée, mais une concurrence imposée par l’Etat, impitoyablement décrétée et planifiée par une armada de fonctionnaires habilités à ajouter des entreprises là où ils estiment qu’il y en a trop peu et à punir celles qui auraient l’outrecuidance de coexister trop pacifiquement.
L’encyclopédie en ligne Wikipedia – sans laquelle on ne saurait conclure quelque raisonnement que ce soit – nous apprend que les combats de coqs avaient été imaginés par les premières sociétés sédentaires afin de permettre aux hommes de s’affronter par animaux interposés, indépendamment de leur propre force et sans se blesser ou se tuer. Aujourd’hui, l’amour dégoulinant que l’on porte aux animaux interdit une pratique aussi barbare que celle des combats de coqs; on les remplace donc par des combats humains, moins sanglants mais tout aussi cruels que ceux du Cirque de Rome.
Pollux
Ainsi, il est de bon ton de dénigrer la paix sociale, la paix civile ou la paix du travail; on préférera exciter la haine des employés contre leurs employeurs («pour défendre leurs droits»), admirer la révolte des citoyens contre leurs autorités («pour chasser les tyrans»), tolérer l’exclusion professionnelle et la vindicte médiatico-populaire contre certains individus politiquement incorrects («pour lutter contre l’intolérance»). La paix politique, bien évidemment, ne se conçoit pas en période de campagne électorale (on accepte éventuellement de partager les mêmes valeurs, mais pas les mêmes sièges). Quant à la paix commerciale, elle est condamnée avec véhémence par les fédérations de consommateurs qui exhortent ces derniers à vilipender les commerçants, par les associations de locataires qui encouragent ces derniers à harceler leurs bailleurs, et aussi par une horde de professeurs d’économie frappadingues prêts à tuer père et mère pour imposer «davantage de concurrence» – non pas une concurrence libérale où le secteur public s’abstient d’intervenir et laisse agir l’économie privée, mais une concurrence imposée par l’Etat, impitoyablement décrétée et planifiée par une armada de fonctionnaires habilités à ajouter des entreprises là où ils estiment qu’il y en a trop peu et à punir celles qui auraient l’outrecuidance de coexister trop pacifiquement.
L’encyclopédie en ligne Wikipedia – sans laquelle on ne saurait conclure quelque raisonnement que ce soit – nous apprend que les combats de coqs avaient été imaginés par les premières sociétés sédentaires afin de permettre aux hommes de s’affronter par animaux interposés, indépendamment de leur propre force et sans se blesser ou se tuer. Aujourd’hui, l’amour dégoulinant que l’on porte aux animaux interdit une pratique aussi barbare que celle des combats de coqs; on les remplace donc par des combats humains, moins sanglants mais tout aussi cruels que ceux du Cirque de Rome.
Pollux
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