En direct de Sirius

  

Commedia dell’ARTE ?

 

A quoi joue donc la très politiquement correcte chaîne Arte, traditionnelle soupape de sécurité pour «bobos» en mal de vertueuses indignations? A quelques semaines d’intervalle,  elle nous balance deux émissions: la première, dévastatrice, sur Goldman Sachs1 et la seconde, accablante, sur Nestlé2. L’espace d’une illusion, nous avons failli la croire affranchie de ses commanditaires…  Big Brother merci, avec Les routes de la Terreur (de Monsieur Klotz)3, elle reprend sa livrée de guide-du-penser-comme-il-faut en nous promenant, de 1979 au 11 septembre 2001, dans un joli parcours de désinformation: un conte à l’usage du bon peuple sur l’air des «Belles histoires de l’Oncle Sam», à grand renfort de comparses tout droit issus des officines de Washington, dont seuls quelques esprits libres – et plus rarement bien renseignés – auront apprécié les édifiants «témoignages» et les faces de poker. Alors? Qu’en est-il de ces stupéfiantes velléités de transparence? S’imagineraient-ils, tout là-haut, investis d’une mission messianique? Ou ne travailleraient-ils pas plutôt, sentant le vent tourner et le Système chanceler, à s’assurer les meilleures places pour la prochaine distribution des rôles?

 

 

Index et pavillons (QUI domine la finance et OÙ s’esbignent les sous?)

 

Dans cette Union européenne désargentée, embourbée dans l’euro, où la France s’apprête à emboîter le pas à la Grèce, à l’Espagne… bientôt à l’Italie, et où l’Allemagne commence à renâcler à payer pour les autres, qu’est-ce qu’on couine contre cette Suisse toujours indépendante et encore un peu neutre, sa compétitivité et son système bancaire!

 

Comme il est dur de se sentir globalement mal aimé, pour m’égayer, je vais sur la terrasse et je regarde dans la baie onduler à la poupe des yachts les pavillons de complaisance. Sur leur premier quartier tous arborent l’Union Jack… les autres quartiers portant les marques des anciennes colonies de cette City sur laquelle le soleil continue à ne pas se coucher. N’y aurait-il donc plus qu’eux? Ah non! Entre un luxembourgeois et un panaméen, je distingue aussi une croix blanche sur fond rouge… Mais c’est une croix de Malte…

 

 

Petit commentaire de texte à l’usage des malentendants

 

La Suisse s’écrase est l’intitulé d’un récent éditorial d’Olivier Delacrétaz4 sur une Suisse capitularde face aux diktats des envieux qui nous cernent ; un texte dont il conviendrait d’imposer la lecture à ceux qui, paraît-il, nous gouvernent… à Berne.

 

L’auteur y constate que «l’essentiel est de faire partie du camp des bons» – Nous ajouterons: des autoproclamés «bons» dont l’équivalent anglais self-styled, créé, dessiné – comme l’on imagine et dessine une robe –, prend ici toute sa valeur cosmétique de déguisement politique.

 

«[Pour] mal agir, veillez donc à sembler bon. Et (…) à noircir la réputation de votre victime.» – C’est la stratégie d’«inversion accusatoire»; une des conséquences voulues de l’inversion des valeurs qu’on nous impose. «[La victime doit être] elle-même convaincue de sa propre abjection.» – Nous pensons reconnaître ici l’effet du «complexe de culpabilité» greffé sur les peuples européens à grands coups de psychanalyse freudienne.

 

«[Notre] comportement de chien couchant dispense nos ennemis de tout remords.» – C’est «malheur aux vaincus» transposé en «malheur aux naïfs» par des gangsters dont on se demande bien pourquoi ils auraient «des remords»?!

 

«[Nos autorités] contraignent la Suisse à la pénitence politique. [Au lieu de] faire respecter la Confédération et son indépendance, elles la bradent de toutes les manières.» – C’est une «braderie» qui ressemble dangereusement à de la trahison. Il faut d’urgence se demander où sont les félons et à quel jeu ils jouent.

 

«[La ruine de nos grandes banques]  ferait trop de dégâts: [elles] sont too big to fail. (…) un Etat dans l’Etat. Nos autorités acceptent l’existence de l’Etat bancaire dans l’Etat fédéral.» – Autant dire un coup d’état sournois et silencieux, au groin et à la soie du «cochon de payant»: le bon peuple voué à la charcuterie, après l’ultime «tonte».

 

«Céder pour faire une fin ? Il n’y aura pas de fin (…).» – Il ne fallait pas mettre la main dans le hachoir à viande...

 

Et de conclure: « l’ordre international n’est que l’équilibre provisoire et territorialement circonscrit des forces politiques en présence. […une] accalmie miraculeuse au milieu des tempêtes qui sont le lot ordinaire de l’humanité. En ce qui nous concerne, l’accalmie fut longue. Elle est terminée. » – Et la question impertinente du moment est: n’est-il pas plus que temps d’alerter notre peuple ?

 

 

Brève d’un petit pays

 

Il paraît qu’à Tel Aviv M. Netanyahou est très fâché contre le Président américain en raison du peu d’empressement que mettrait ce dernier à agresser l’Iran. Il devrait au contraire s’en réjouir. Il est plaisant de voir M. Obama s’appliquer à mériter un prix Nobel de la Paix dont il fut honoré avant son entrée en fonction… par anticipation.

 

 

Correction (Pour en finir avec le fair play d’en face)

 

Il serait temps que ceux qui envisageraient une quelconque forme d’opposition comprennent que le fair play des Anglo-Saxons ne s’applique que lorsque le match est sans enjeu, et que c’est une notion absente de l’éducation des Américains. Pour n’avoir pas saisi cette nuance, de Fontenoy à Tripoli en passant par Nuremberg, nombreux ont été les naïfs qui l’ont payé de leur vie.

 

 

Prière de rectifier (In memoriam)

 

Et pour en terminer avec les corrections tout en prenant congé de Madame, née Braun, et de Madame, née Spencer, j’aimerais rappeler ici à tous les historiens que la première est morte Eva Hitler et à la plupart des francophones que la seconde est morte Princesse Diana5. Elles en ont toutes les deux payé le prix fort.

 

Max l’Impertinent

 

 

 

NOTES:

1 Goldman Sachs – La banque qui dirige le monde (4.9.12).
2 Nestlé et le business de l’eau en bouteille (11.9.12).
3 Le 11.9.12.
4 La Nation, 24.8.2012, n° 1948, p. 1.
5 Les médias français en sont toujours à «Lady Di».

Cet article a été vu 2877 fois

Recherche des articles

:

Recherche des éditions