Bricoles

Le commandant est un cafard

 

Il en ont de la chance, les policiers lausannois, d’avoir un chef  spécialiste de déontologie et d’éthique qui se hâte de dénoncer à la justice pénale ses subordonnés coupables d’abus d’autorité, même en l’absence de plainte du principal intéressé!

 

Un avis de droit du professeur Yvan Jeanneret affirme qu’il n’a pas le choix. Il doit dénoncer, point barre!

 

Le procureur condamne et le tribunal, une fois sur deux, confirme. Le commandant Raemy avait donc raison, comme le jeune Agnan dans la saga du Petit Nicolas avait raison de dénoncer ses petits camarades et de se réjouir de leurs échecs.

 

La frontière est mince entre la solidarité, l’esprit de corps, d’une part, et le silence complice en cas de bavure d’autre part. Le commandant Raemy a choisi d’être le cafard, le «redzipet», le chouchou du procureur, le modèle des professeurs de morale et en même temps la honte de ses subordonnés.

 

Conseil au nouveau municipal responsable de la sécurité à Lausanne: pour réussir la campagne de recrutement actuellement en cours, il faut révoquer d’urgence le commandant Raemy. (cp)

 

 

Le bon choix

 

            Une définition revient constamment dans les mots croisés: «Nid de colombes». La réponse, vous l’avez naturellement deviné, est: «ONU». On ne sait si l’inventeur de cette formule audacieuse était sérieux ou ironique au moment où il en a accouché.

 

            Ce qu’on sait, en revanche, c’est que le comité Nobel ne riait pas quand il a attribué le prix Nobel de la paix à l’Union européenne, laquelle le mérite amplement, selon le très sérieux président du comité Thorbjoern Jagland, puisque «l’UE et ses ancêtres contribuent depuis plus de six décennies à promouvoir la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l’homme en Europe»; en Europe, pas dans le monde, notez-le bien. Il n’ont tout de même pas osé!

 

            Mais, pour l’Europe, c’est autre chose, car – à part quelques référendums court-circuités; une «gouvernance» centrale non élue et autoritaire; une politique économique qui conduit certaines populations à la misère et les jette dans les rues, pendant que les autres paient à leur corps très défendant pour «sauver» les premières; et enfin, on ne le répétera jamais assez, des lois pénales qui bâillonnent les mal-pensants –, l’Union européenne est la communauté la plus pacifique, la plus réconciliatrice, la plus démocratique et la plus respectueuse des droits de l’homme qui se puisse concevoir, et tout le monde le sait. La preuve? Il paraît que 80% des Suisses seulement s’opposeraient à une adhésion de notre pays à ce paradis terrestre.

 

            On pourrait en rire, mais, tout de même, Big Brother et la novlangue ont passé par là. Et ça, ce n’est pas drôle du tout. (mp)

 

 

Courage

 

«Elles osent s’afficher contre la violence sexuelle», titrait 24 heures1 au sujet de quelques jeunes filles qui ont accepté de poser sur des affiches, avec des slogans tels que: «Arrête d’insister, c’est non» ou «Ne me touche pas».

 

«Accepter de s’exposer comme elles l’ont fait, c’est un acte courageux», a dit Mme Sophie Janin, animatrice socioculturelle.

 

Ce qui serait vraiment courageux, aujourd’hui, ce serait de soutenir la politique de M. Bachar El Assad et de féliciter la justice moscovite d’avoir condamné deux bécasses pour leur exhibition mi-porno mi-politique dans une église russe. (cp)

 

1 20 septembre 2012, page 30.

 

 

Time out

 

Monsieur Christian Varone sera libéré de ses fonctions de commandant de la police valaisanne (congé sans solde) dès le 23 novembre jusqu’aux élections de mars 2013.

 

Comme Jean-Paul Belmondo dans Flic ou voyou, Monsieur Varone joue aux gendarmes et aux voleurs, une mi-temps dans chaque camp.

 

Sa ministre de tutelle, à qui on demandait pourquoi M. Varone n’était pas libéré définitivement de ses fonctions, a répondu qu’il existait la présomption d’innocence.

 

La présomption d’innocence s’applique, jusqu’au jugement, pour autant que le prévenu nie s’être rendu coupable des faits qu’on lui reproche, ce qui n’est pas le cas en l’occurrence. Selon que M. Varone s’est approprié un fragment de colonne en toute connaissance de cause ou au contraire qu’il a ramassé cette pierre par bêtise et méconnaissance de la législation turque, une peine sévère ou clémente lui sera infligée. Dans un cas comme dans l’autre, ce licencié en droit a «soustrait une chose mobilière appartenant à autrui dans le but de se l’approprier». Cette action, qui n’est pas contestée, est la définition légale du vol. M. Varone est donc un voleur. Quel que soit le verdict de la justice turque, pourrait-il rester commandant de police s’il échoue dans l’élection au Conseil d’Etat? (cp)

 

 

Handball

 

Nikola Karabatic et ses copains admettent avoir parié de fortes sommes sur la défaite de leur équipe, mais nient avoir truqué le match. En d’autres termes, ils affirment avoir fait tout leur possible pour gagner le match et ainsi perdre leurs mises.

 

On savait les sportifs peu futés, mais d’ici à prendre le public et les juges pour des demeurés, il y avait un pas qui vient d’être franchi. (cp)

 

 

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