Editorial

«Le synode approche. Théologiquement, vous croyez que la bénédiction [des partenaires enregistrés] ne convient pas. Institutionnellement, vous en êtes même certain. Moralement, vous êtes “plutôt contre”. Mais la question qui se pose à vous n’est pas d’abord théologique, institutionnelle ou morale. C’est celle du courage.»

C’est en ces termes qu’Olivier Delacrétaz, président de la Ligue Vaudoise, concluait, dans la Nation du 19 octobre, son éditorial adressé aux membres du Synode de l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud – que nous refusons de désigner par le sigle d’EERV comme s’il s’agissait de la première ONG venue –, qui devaient se prononcer les 2 et 3 novembre sur le principe d’un rite pour les couples homosexuels «pacsés».

Hélas! Le courage n’était pas au rendez-vous. Craignant sans doute de passer pour des «bien-pensants» bêtement attachés aux traditions de leur Eglise, les membres du Synode ont choisi à une écrasante majorité la «bien-pensance» moderniste. Il ne leur reste plus qu’à se prononcer sur la forme que prendra le rite en question. Et là, tous les désespoirs sont permis, si l’on en juge par les modèles envisagés, dans lesquels le gnan-gnan le dispute à la distorsion des Ecritures.

Toutefois, la majorité du Synode de l’Eglise vaudoise n’a pas le monopole de la lâcheté.

Pourquoi, en effet, «Didier», diacre dans une paroisse du canton de Vaud, trouve-t-il normal, au lendemain de la décision du Synode, de témoigner dans 20 minutes de sa joie – «C’est la fin du ghetto pour les chrétiens homosexuels» – et de son aptitude à interpréter la Bible – «L’Eglise est en phase avec les textes religieux qui parlent plus d’amour et de tolérance que d’homosexualité» – sous un prénom d’emprunt? Puisqu’il proclame que «ce sujet n’est plus tabou au sein de l’Eglise», pourquoi décide-t-il ou accepte-t-il de se dissimuler?

On souhaiterait aussi que les homosexuels chrétiens aient le courage d’admettre que, étant différents et fiers de l’être, ils doivent accepter qu’on leur applique un traitement différent; et qu’un rite fondé sur une imposture n’a de toute façon aucune valeur.

On ne peut se défendre de la désagréable impression que les homosexuels militants visent avant tout, en réclamant cette mascarade, un but politique: reconnus par l’Eglise, ils seront mieux placés pour obtenir le droit au mariage et celui d’adopter des enfants – dont on espère qu’ils n’oublieront pas de les faire baptiser!

Quoi qu’il en soit, cette affaire introduit dans l’Eglise protestante vaudoise un facteur de division dont on n’a pas fini de sentir les effets. Nos temples presque vides n’avaient vraiment pas besoin de cela.

Le Pamphlet

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