En direct de Sirius

Navrante évidence

Au train où les génies pondent dans nos pays des lois contre nature, les tordus d’hier seront nos «élites» de demain bien avant la Saint Belzébuth.

Eloge d’un remercié

N’ayant pas eu le temps d’écrire du bien de Sarkozy, je répare: il aura évité un Strauss-Kahn au pays dont il avait reçu la charge; pour le jeter, hélas, dans les bras d’un manchot… Il reste à espérer que les électeurs sauront s’en souvenir dans un peu moins de cinq ans.

Rêves d’Ancien régime (une «vertu» de la république qui «décolle» à pleins tubes)

L’ineffable «Madame de Maintenant», concubine du manchot de tout à l’heure, toujours persuadée que l’alcôve vaut statut officiel – mais qui commence à mesurer l’agacement croissant des Français à l’endroit de ses prétentions – se compare désormais à Marie-Antoinette, reine mal aimée qui en perdit la tête. C’est trop de modestie. Question décollation, la «tweeteuse» prend une bonne tête à l’Autrichienne, puisqu’elle parvient au même résultat sans passer par la case «guillotine».

Quand «normal» rime avec «anormal» (– et avec «bicéphale»?)

Le nouveau président français «normal» m’épate: le régime de Paris reçoit les lettres de créance de l’«ambassadeur» putatif d’un pseudo-gouvernement syrien assemblé à l’étranger et déclaré «en exil», ignorant qu’à Damas siège un gouvernement tout à fait légal mené par un président choisi par la majorité de son peuple.

Ennuis judiciaires? – Offrez-vous un mort!

Le Canard enchaîné[1] m’apprend un revirement de tendance à faire tourner les guéridons: pour les huissiers français, le vif saisit le mort. Ils étaient récemment cent huitante, bien empruntés pour expliquer à la police des irrégularités financières, à hauteur de 94 135 €, assorties d’étranges paraphes sur une liste d’émargement aboutissant à un «taux de vraies absences et de fausses signatures [de] 32%». Ça fleurait bon le faux en écriture. Les friands de bizarreries scripturales voudront bien se référer à l’article; je m’en tiendrai à relater ici l’intervention de la divine Providence, patronne des amnésiques intermittents, qui aida à classer cette bien encombrante affaire. Le coupable n’était autre que l’ancien secrétaire général de l’Union nationale des huissiers de justice… regrettablement feu depuis fin 2010… Happy end qui a dû causer quelques corrections d’écritures au bureau de Saint Pierre.

Erreur capitale (– ou ballon d’essai?)

Entendu le 17 novembre sur France Info, à propos de la réception de roquettes, cette «précision» susurrée par une rapporteuse: «Tel-Aviv, capitale économique [d’Israël]». C’est très réducteur: Tel-Aviv est bien la capitale tout court de l’Etat d’Israël, ce qui est un absolu en soi. Vouloir suggérer l’hypothèse d’une autre capitale serait faire fi du droit international.

Le Capital (selon Gavras)

Je profite de la consonance pour conseiller au lecteur d’aller d’urgence voir ce film, servi par une remarquable distribution, qui décrit les mœurs des grands rapaces de la finance. Passé l’égarement d’Amen, le talentueux Costa Gavras de Z et de L’Aveu  est de retour.

Le bout du tunnel

On rassure les désespérés en leur promettant qu’il est proche. Il faudrait aussi leur recommander d’en vérifier la pente. Car si le tunnel est vertical et qu’ils ne voient pas trace de jour, c’est qu’ils s’acheminent vers le fond d’un puits; auquel cas il ne leur restera plus qu’à prier de pouvoir «rebondir»[2], l’ennui étant qu’on rebondit chaque fois moins haut…

Ouskach le «politkor» (prière pour les agonisants)

Le politiquement correct n’a pas de frontières, mais aboutit souvent à des culs-de-sac qui me mettent en joie. Ouï sur les ondes déchaînées, pour préparer les opinions publiques à l’expédition accélérée des mourants: «[il faut leur permettre de] réussir (sick!) la fin de leur fin de vie (very sick!)». Une telle virtuosité dans la redondance, c’est à finir de vivre de rire.

Fin tragique d’un éditeur clandestin

J’ai commis une sorte de meurtre. J’achevais de mettre en ordre des textes, comptant sur la tranquillité nocturne pour espérer les alléger. Je recomposais mes phrases à coups de «copier-coller». Médiocre dactylo, je portais mon regard en alternance du clavier à l’écran, quand, soudain, mon «ordinesclave» manifesta d’évidentes velléités d’indépendance dépassant de beaucoup la marge de correction automatique que je lui concède. Les textes devenaient chaotiques en douce. La syntaxe s’emballant, l’idée derrière le verbe devenait inquiétante.

Quand votre univers s’affole, il est avisé de faire une pause de perplexité. Je vis alors une pointe de diamant aussi infime qu’intense ponctuer à l’aventure le papier synthétique sur mon écran tactile. Selon sa fantaisie, elle sélectionnait un mot à effacer ou indiquait où devaient se poser les éléments à déplacer. Je ne mis pas longtemps à identifier, au centre du phénomène, une toute petite créature ailée qui s’était prise d’affection pour la luminescence – ou l’électricité statique – de mon ardoise magique. Exhumant mon latin de potache, je baptisai l’intrus vrombidion insolens corrector et le classai dans l’ordre des fâcheux, espèce à faire disparaître. Cinq tentatives avortées de le décourager débouchèrent sur un aplatissement définitif du micro-emmerdeur. J’ai corrigé depuis la sensibilité de l’écran; je compose sans risques et le machin n’est plus. Un doute cependant me taraude: c’était peut-être une fée ?

Rangements de fin d’année

Ce qui épuise, lorsqu’on entreprend d’élaguer la paperasse, c’est la rapidité avec laquelle elle repousse.

 

Max l’Impertinent



 

 

 

NOTES:

[1] 31.10.2012, n° 4801, p. 4.

[2] Comme ils le chantent dans les agences pour l’emploi.

Thèmes associés: Politique française

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