Grève de la faim

Un prisonnier de trente-deux ans qui observait une grève de la faim pour exiger sa libération vient de mourir à l’hôpital de Baar, dans le canton de Zoug, dont la législation exclut l’alimentation forcée dans un tel cas.

L’homme savait que ses exigences ne pouvaient être satisfaites, et il n’espérait même pas qu’elles pussent l’être. Sa grève de la faim est donc assimilable à un suicide.

Tel n’était pas le cas de Bobby Sands et de ses neuf camarades terroristes de l’IRA et de l’Irish national liberation army, morts en prison entre le 5 mai et le 20 août 1981 suite à leur grève de la faim,  dont les revendications n’étaient pas totalement déraisonnables. Mais les grévistes eurent la mauvaise fortune d’être contemporains de Mme Margaret Thatcher, dont on a pu dire plaisamment qu’elle fut le seul premier ministre à avoir des c… depuis la fin de la guerre.

Pour Maggie, il était inimaginable de discuter de quoi que ce soit avec quiconque sous la pression d’un chantage à la grève de la faim. Elle est restée inflexible malgré les dix décès et son intransigeance a sans doute permis, à terme, la cessation des violences terroristes dans l’empire britannique.

Il faut lui savoir gré de cette force, qui tranche avec la pusillanimité des hommes politiques actuels, lesquels se font une gloire de négocier avec les preneurs d’otages.

Il est parfaitement évident que si les gouvernements refusent absolument de négocier avec les terroristes et empêchent même les familles des otages d’entrer en contact, les premiers otages seront hélas les victimes de cette intransigeance, mais les prises d’otages vont rapidement cesser.

A l’inverse, les négociations et les compensations financières offertes aux preneurs d’otages (rançons généralement niées officiellement mais payées discrètement) sont un encouragement aux rapts suivants. De même, céder aux revendications des grévistes de la faim, c’est remplacer l’ordre légitime par l’anarchie et le désordre.

Mme Thatcher l’avait compris et c’est pourquoi tous les faibles, les minables et les oligophrènes l’ont poursuivie d’une haine inextinguible, qui a trouvé à flamber une fois de plus lors de ses obsèques.

C.P.

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