Zéro franc, zéro mendiant
Dans nos villes, en particulier à Lausanne et à Genève, les autorités sont régulièrement confrontées au problème des mendiants qui envahissent les rues, accroissant l’ambiance de désolation qui s’y répand progressivement depuis une vingtaine d’années.
Des politiciens bien intentionnés lancent des projets de lois ou des initiatives pour interdire la mendicité, la réprimer, l’éloigner. Les beaux esprits de gauche s’y opposent en affirmant que ce n’est pas gentil et que ce n’est pas applicable.
Pas gentil, disons-le clairement, on s’en fiche! Autant la mendicité peut être poignante dans des pays pauvres, autant elle est scandaleuse lorsqu’elle est minutieusement organisée au paradis de l’assistance sociale en tous genres. En revanche, la gauche a raison de souligner que l’interdiction est difficilement applicable. L’argent que récoltent les mendiants disparaît assez vite pour qu’on puisse rarement le leur prendre. Et nos prisons débordent déjà; on ne va pas encore y héberger tous ces gens dont les contribuables suisses n’ont pas à assumer l’entretien. Bien sûr que la police pourrait les chasser, les harceler, mais ce n’est pas la bonne solution.
La solution, la seule, c’est que ceux qui viennent «faire la manche» chez nous ne récoltent plus un sou, plus une seule pièce de cinq centimes, que chacun de leurs gobelets reste rigoureusement vide à la fin de chacune de leurs journées de «travail». Pour sûr, ils ne resteront pas longtemps.
Cela implique évidemment une discipline rigoureuse de la population locale. Or, combien de fois voit-on, au coin d’une rue ou à l’entrée d’un magasin, de petites vieilles à moitié myopes – et quelques petits vieux aussi – ouvrir leur porte-monnaie et, au grand jour et sans la moindre honte, déposer «chrétiennement» leur obole? Un tel spectacle donne à penser que les rentes AVS sont encore trop élevées! Pourquoi la loi, plutôt que de punir improbablement la mendicité, ne réprimerait-t-elle pas le soutien à la mendicité, en punissant ceux qui donnent de l’argent?
Certains se punissent déjà tout seuls. On peut lire, dans 24 heures du 19 avril, le témoignage d’une Lausannoise de septante-sept ans qui, après avoir aidé et nourri pendant plus d’un mois une famille de Roms, comprend soudain qu’elle s’est fait «rouler» et «arnaquer» et que les habits et le matériel qu’elle leur a donnés ont été simplement revendus. Espérons que cela lui servira de leçon, et que cela servira aussi de leçon à d’autres. Selon la presse, la recette journalière moyenne des mendiants aurait chuté d’environ trente francs l’été passé à dix à quinze francs actuellement; c’est encore trop. L’objectif, c’est zéro.
Pollux
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