La capitulation est spirituelle

L'Occident et son cœur historique, l'Europe, ne souffrent pas fondamentalement d'un mal économique ou commercial. Ils se désagrègent parce que le cancer qui les ronge est de nature spirituelle ou plus précisément religieuse. Deux axes de combat sont aujourd'hui délaissés, pour ne pas dire abandonnés à l'ennemi: l'islam et l'éducation.

S'agissant du premier, la journaliste Elisabeth Schemla, auteur d'un essai paru chez Plon,Islam, l'épreuve française, note ceci: «Tout le monde concourt au mensonge consistant à distinguer un islam radical, minoritaire, de celui qui serait pratiqué par une immense majorité de musulmans jugés "bons" par les Occidentaux eux-mêmes.»  Même un homme de gauche, Pascal Boniface, conteste le bien-fondé de cette distinction. Mais ce mensonge est pour ainsi dire connaturel à l'esprit occidental moderne, qui ne veut pas voir deux choses:

1. que l'islam se radicalise en Europe en proportion de la désaffection que les Européens eux-mêmes éprouvent à l'égard de leur religion fondatrice, le catholicisme romain;

2. que leur esprit critique ne s'exerce jamais contre cette secte, ni aucune autre d'origine chrétienne, mais contre le seul catholicisme romain. Un tel parti-pris entraîne une sanction immédiate: quand on dénature la fonction même de l'esprit critique, celui-ci perd du même coup toute sa vigueur, puisqu'il cesse de dénoncer l'abus sous prétexte de religion pour ne discréditer que ce qu'il y a de vrai dans la religion!

L'Occident critique les croisades, qui n 'étaient que des réactions défensives contre les abus de l'islam dans les lieux saints, et, simultanément, il s'abstient de dénoncer la totale irrationalité de cette croyance, contestable déjà au seul plan scientifique et historique. Vatican II a certes aggravé le mal, mais on peut dire aussi qu'il l'a définitivement inoculé en milieu officiellement catholique. Qui, aujourd'hui , souscrirait à ces deux jugements, l'un d'un pape canonisé par l'Eglise, Pie V, disant ceci dans une allocution de 1 571 aux ambassadeurs et cardinaux d'Espagne et de Venise: «Quand je pense que le Turc, plus barbare encore dans sa religion que dans ses coutumes et dans ses mœurs (…)» et l’autre de l'abbé René-François Rohrbacher, extrait de son Histoire universelle de l'Eglise catholique: «Son Alcoran est une rapsodie fastidieuse  (…) un chaos où se trouvent pêle-mêle des histoires plus ou moins altérées de l'Ancien et du Nouveau Testament, (…) et des contradictions manifestes, des ignorances grossières, comme quand il confond la Vierge Marie avec Marie, fille d'Amram et sœur d’Aaron»?

Une telle religion est-elle respectable? Evidemment non! Interdire de l'affirmer publiquement au nom d'un prétendu respect de toute croyance, sous prétexte que celle-ci aurait un caractère religieux, n'est qu'une imposture et, en plus, une trahison des droits de l'esprit humain.

Or c'est très exactement ce que n'a cessé de combattre un écrivain valaisan dans l’enseignement, Jean-Romain Putallaz, sans succès, naturellement. Car par la pédagogie spirituellement orientée, ou plutôt désorientée, il s'agit de détruire la raison en donnant une place indue à l'émotion et aux impulsions. «Un être guidé par ses émotions et amputé de sa raison est manipulable et forcément manipulé», note-t-il1. Ce que Vatican II a réalisé dans le monde catholique adulte, la pédagogie moderne l’achève dans la déformation des jeunes générations. L'Occident se tue moralement, intellectuellement et spirituellement et ses tueurs vivent en paix, gagnent confortablement leur vie, ont pignon sur rue. Vous ne me croyez pas? Rendez-vous dans vingt ans …

Avec cette ultime observation d’un observateur politique à une époque où, chez nous, les esprits étaient encore lucides parce qu’éveillés: «Le régime habituel en islam est le despotisme tempéré par l’assassinat.»2 Le fameux «printemps arabe» a authentifié ce jugement pour l’heure présente…

Michel de Preux

 

 

 

NOTES:

1 Nouvelliste, édition du mardi 4 juin 2013, page 21, rubrique «Société».

2 Bonald.

Thèmes associés: Politique fédérale - Religion

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