Législateurs délirants!

De toutes les nations qui ont péri, il n'en est pas une seule qui ne l'eût mérité par son oubli de la loi de Dieu; et il doit en être ainsi. Quelquefois, le Seigneur attend avant de frapper; mais c'est afin que le châtiment soit plus solennel et plus exemplaire.

Dom Prosper Guéranger, OSB, dans L'Année liturgique pour le Samedi des Quatre-Temps de Carême.

A ce jugement, spirituellement très autorisé, que devons-nous penser de l'avenir des nations de l'Europe occidentale? C'est plutôt terrifiant! Au nom de l'égalité avec les hommes, les femmes, en France, ont obtenu un droit à l'avortement. Dans ce même pays, et en parfaite continuité avec la morale des pharisiens, dénoncée par le Christ, la loi intervient pour interdire la fessée et la gifle! On peut donc tuer un enfant avant sa naissance, mais il serait interdit de lui administrer ce genre de correction après celle-ci! Dans plusieurs pays, le mariage est assujetti au caprice de qui veut donner à ce nom et à ce contrat un contenu réellement honteux et outrageant, au risque même de contraindre moralement des enfants à en subir les effets par une filiation faussée et l'emploi cynique de tierces personnes, qu'il s'agisse de mères porteuses ou de donneurs de sperme. Le même type de législation touche au suicide.

La démocratie européenne ressemble de plus en plus à un mauvais lieu. En Allemagne, où la prostitution  est considérée comme une activité économique comme une autre, l'Etat perçoit un impôt sur les revenus qu'elle occasionne. Nous nous approchons du proxénétisme ... Nous savons désormais que la peine capitale est hors la loi, ce qui n'étonne pratiquement  plus personne quand on sait qu'un Etat sans Dieu ni morale ne peut s'autoriser l'usage d'un châtiment qui suppose, pour rester humain et ne pas sombrer dans la barbarie, la conscience et le souci collectivement partagé d'une destinée après la mort pour tous, y compris les plus grands criminels, que la perspective d'une telle fin peut conduire, grâce même à la sévérité de ce châtiment, à la conversion intérieure. Mais qui se soucie aujourd'hui de conversion intérieure?

En France, la remise des peines est automatique, soit, pour chaque année de réclusion, une réduction de trois mois pour la première année de détention et de deux mois pour les années suivantes. Au nom de la sécurité publique, le député Nicolas Dupont-Aignan s'était joint à ses collègues de l'Assemblée Nationale pour abroger cette mesure. Refus très net de la part de qui? Du garde des Sceaux de l'époque en personne, Madame Michèle Alliot-Marie, membre de l'UMP! Ce député a fait de l'incident le commentaire suivant: «Le gouvernement [de Sarkozy] n'a ni la volonté ni les moyens de mettre en oeuvre une politique pénale qui permettrait de sanctionner correctement les délinquants. L'impunité dont profitent ces derniers n'est donc pas près de s'arrêter.» 1

Aujourd'hui, l'Etat limite la protection des droits véritables et accroît celle des individus qui y portent atteinte. C'est exactement l'inverse du bon sens. Mais c'est aussi ce que masque en permanence le langage démocratique des politiques, qui font de la communication un usage dont le modèle est déjà fort connu, puisque son auteur se nommait Goebbels…

Voilà ce qu'on appelle aujourd'hui un «Etat de droit». Non merci!

 Michel de Preux

1 Dans Le printemps français, ou comment les «petits» vont libérer la France, éditions du Rocher 2012, page 119.

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