Bricoles

Tour de vis

20minutes du 6 octobre nous apprend que les autorités cantonales vaudoises ont nommé des gendarmes chargés des relations avec les requérants d’asile. Ces agents de la force publique, placés dans des postes de police proches des foyers de migrants, auront un rôle préventif et répressif, et permettront de lutter plus efficacement contre le trafic de stupéfiants lié aux migrants en question. Les gendarmes désignés sont sensibles aux problèmes des étrangers.

Nous pouvons donc être rassurés: les trafiquants et autres délinquants venus d’ailleurs n’auront pas affaire à des brutes xénophobes.

Immortalité

Cette année, le prix Nobel de médecine a été attribué à trois biologistes américains pour leurs travaux sur le cancer et le vieillissement. Il semblerait que ces bienfaiteurs de l’humanité aient travaillé sur une enzyme qui protège les cellules du vieillissement. «Leur découverte a été associée à l’immortalité», nous dit notre quotidien gratuit toujours le 6 octobre.

Il faudrait savoir ce qu’on veut: on ne cesse de nous dire que toutes sortes de problèmes sont liés au fait que les gens vivent de plus en plus longtemps. Est-il vraiment bien souhaitable de les prolonger jusqu’à ce que la planète soit à ce point surpeuplée qu’on ne puisse plus y bouger, y boire et y manger?

La mort n’est certes pas un perspective réjouissante, surtout pas pour des scientifiques qui ont mis Dieu au rancart et tentent de se substituer à Lui. Mais appeler de ses vœux une situation dans laquelle il faudra finalement tuer les gens pour faire de la place aux autres et leur permettre de se nourrir et de s’abreuver me paraît relever du délire.

Heureusement, la nature se venge toujours, même si ce n’est pas par le biais de la grippe porcine.

Alerte!

Depuis trois semaines environ, les distributeurs des gares et des stations-services fournissent des tests de grossesse, si l’on en croit 20minutes du 7 octobre.

On peut discuter de l’opportunité de cette innovation, mais dans la mesure où de tels tests sont en vente libre en pharmacie, il n’y a pas d’inconvénient à cela, me semble-t-il.

Toutefois, le médecin responsable de Profa – organisation de planning familial appeléeautrefois, par antiphrase, Pro Familia et adepte de l’avortement libéralisé – y voit quelques dangers, en particulier celui-ci: certaines femmes – qui n’ont pas eu la chance d’être informée par Profa sans doute – «risquent de faire un test de grossesse alors qu’il est encore temps de prendre une pilule d’urgence» qui provoque un avortement jusqu’à septante-deux heures après un rapport sexuel.

En somme, ce qui dérange les gens de Profa, ce n’est pas que le produit sorte d’un automate, c’est que, trompées par le test, forcément négatif deux ou trois jours après le rapport, des femmes prennent le risque d’attendre un bébé et, pire, de le garder, alors que ce n’est pas le bon moment et que la situation n’est pas du tout favorable. Pensez! Ce pauvre bébé! On ne peut tout de même pas lui faire ça!

Conflits territoriaux

Le 20 août, un loup a été abattu dans le Val-d’Illiez en toute légalité, en raison des dégâts qu’il causait aux troupeaux de moutons. A cette occasion, selon 20minutes du 9 octobre, les défenseurs de la nature, par la voix du porte-parole de Pro Natura, ont fait remarquer, avec la lucidité qui fait leur charme, que «le loup ne poserait pas de problème si on lui laissait son habitat naturel». En d’autres termes, les éleveurs de moutons, qui occupaient en toute tranquillité les pâturages de montagne depuis la disparition du loup de nos contrées, devraient laisser la place au revenant. Dans le même ordre d’idées, on se demande bien ce que faisait sur les hauts de Bex une écurie contenant cent vingt poulets qui, selon la même source, ont tous été tués par un loup, apparemment à la surprise générale. Les adeptes de l’équilibre écologique pourraient-ils nous dire où commence l’habitat naturel du loup?

Ces gens me font un peu peur. Je vois venir le jour où ils prétendront rendre nos villes à la nature sous prétexte que, à l’origine, les lieux étaient occupés par une faune aujourd’hui dispersée et à laquelle il est urgent de rendre soin habitat naturel.

Encore un Nobel mérité!

Comme chacun sait, le président américain Barack Obama vient de se voir attribuer le prix Nobel de la paix.

Le résultat de ses efforts en faveur de la paix, de la liberté, de la justice et des droits de l’homme se faisant attendre, l’Iran juge hâtive la décision du Comité Nobel. C’est le moins qu’on puisse dire, puisque, en neuf mois de règne, Monsieur Obama n’a tenu aucune des promesses électorales qui devaient valoir aux Américains des lendemains ensoleillés. Vous me direz qu’il n’est pas le seul à confondre bavardages et action. N’empêche…

On peut lire dans un communiqué AFP du 9 octobre le commentaire optimiste formulé par Ali Akbar Javanfekr, conseiller du président Mahmoud Amadinejad: «Nous espérons que cela (la récompense) l’incitera à emprunter la voie qui apportera la justice dans le monde.» Autrement dit, récompensons d’abord et voyons ce qui en sortira; mettons de bonnes notes aux cancres pour en faire des forts en thème; fournissons de la drogue aux trafiquants afin de leur donner une chance de reprendre le droit chemin.

Qui eût cru que Monsieur Amadinejad et les siens étaient des humoristes?

Du sens des mots

20minutes du 9 octobre, encore lui, me causait à l’heure du petit-déjeuner une grosse frayeur. Le désormais unique quotidien gratuit du coin annonçait en effet en page 8: «La Nasa lance une attaque kamikaze sur la lune». Jugez de mon angoisse: les Etats-Unis avaient-ils décidé de détruire la lune en tout ou en partie? Le kamikaze était-il le président américain en personne pourtant si nécessaire au bien-être de ses concitoyens? Etait-il au contraire un condamné à mort aux veines fuyantes, désireux de finir en beauté?

Eh bien! pas du tout. En fait, il n’y avait pas de kamikaze – je ne vous ferai pas l’injure de vous expliquer ce que c’est. Il y avait juste un vieil engin spatial sans pilote qui devait s’écraser sur notre satellite en vue d’une quelconque étude scientifique.

Il ne suffit pas que deux quotidiens gratuits fusionnent «pour mieux nous informer». Encore faudrait-il que leurs collaborateurs réunis apprennent le sens des mots.

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