Retour au protectionnisme agricole

Faute d'une dose (à définir) de protectionnisme sur les produits agricoles, je crains la mort de tous nos paysans ou leur recyclage imposé en fonctionnaires fédéraux promus gardiens du paysage. Un agriculteur vaudois s'est suicidé cette année. En France, c'est près de deux paysans par jour qui se donnent la mort, étranglés par les dettes: l'image du riche paysan qui changeait de Mercedes lorsque les cendres de ses cigares débordaient du cendrier est largement obsolète. Le paysan du XXIe siècle trime huitante heures par semaine pour survivre après avoir payé les mensualités de son tracteur, de ses Alfa Laval Hydro Plus, et agrandi son poulailler et son boiton pour les mettre aux normes exigées par les fonctionnaires fédéraux.

S'il y a, dans les grandes surfaces, des légumes à 2,40 francs le kilo venus de Lettonie par camions frigorifiques et le même légume produit en Suisse à 3,60 francs, le consommateur ira au meilleur marché, à qualité égale. Mais si le légume letton est absent des étals, est-on sûr que le client sera fâché de devoir payer un prix qui couvre les coûts de production et le salaire équitable de nos paysans?

Je fais le pari contraire. Le consommateur sait que la libre circulation des produits agricoles signifie, à terme, la mort de l'agriculture en Suisse et la dépendance totale de ses habitants des importations pour leur propre subsistance.

Est-ce bien sage, à notre époque? (cp)

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