Roman?
François Légeret a été condamné à vie pour un triple meurtre commis à Vevey. Cette affaire a donné lieu à de nombreuses spéculations.
Le journaliste Jacques Secrétan, qui s'intéresse aux erreurs judiciaires, vient de publier un livre consacré à l'affaire Légeret, livre intitulé Un assassin imaginaire1.
Je n'ai pas encore lu cet ouvrage et ne peux donc pas me prononcer sur son contenu.
Mais je me méfie des condamnations fondées sur des faisceaux d'indices et sur l'intime conviction des magistrats. Des faisceaux d'indices ne remplacent pas une preuve, fût-elle unique. Quant aux procureurs et juges, on ne sache pas qu'ils bénéficient de l'infaillibilité.
Il semble que, dans ce genre de situation – voir aussi l'affaire Ségalat ou celle, plus ancienne, du pharmacien de Romont –, le principe qui veut que le doute profite à l'accusé soit allégrement violé.
Et n'y a-t-il pas doute en l'occurrence? Chaque fois que l'affaire Légeret est évoquée dans la presse, je lis dans mon quotidien gratuit habituel que François Légeret a été condamné pour avoir tué sa mère, une amie de celle-ci et sa sœur, dont le corps n'a jamais été retrouvé2.
Peut-on exclure totalement que ce corps disparu soit celui d'une femme bien vivante, qui aurait refait sa vie quelque part, et qui aurait pu être mêlée aux meurtre des deux autres?
Mais non, voyons! Tout ça, c'est du roman policier! (mp)
1 Editions Mon Village, 2016
2 C'est moi qui souligne. M.P.
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