Editorial
«La droite dure lance son initiative antiavortement», titrait 20 minutes du 27 janvier. En effet, les milieux anti-avortement, en l’occurrence un comité composé de membres de l’Union démocratique du centre, du Parti démocrate-chrétien, de l’Union démocratique fédérale et du Parti évangélique, avaient lancé la veille leur initiative «Financer l’avortement est une affaire privée».
Que fait donc la «droite conservatrice», cette empêcheuse d’avorter en rond? Elle prétend obtenir que l’avortement ne soit plus remboursé par l’assurance maladie de base – sauf si la grossesse résulte d’un viol ou menace la santé de la mère –, la collectivité n’ayant pas à payer pour des interventions que ne sont pas dues à une maladie mais à un choix personnel.
Comme il fallait s’y attendre, la gauche peste contre les trublions qui veulent imposer leur morale à tout le monde. Mais il se trouve aussi à l’autre bout de l’échiquier politique des gens pour déplorer que l’initiative n’attaque l’avortement que du seul point de vue financier.
Il est sans doute scandaleux que des citoyens veuillent imposer une morale à des compatriotes qui n’en ont pas, mais l’argument nous paraît tout de même un peu subjectif, ce qui, évidemment, le met à l’abri de tout réfutation. La remarque sur l’angle d’attaque nous paraît mériter davantage d’attention.
Bien entendu, nous serions nous aussi favorables à une initiative préconisant l’interdiction de l’avortement pure et simple, sous réserve de quelques cas de «grossesses impossibles». Encore faudrait-il avoir une chance de gagner. En effet, compte tenu du coût d’une initiative populaire en argent et en efforts, il n’est pas raisonnable de partir en guerre uniquement pour la beauté du geste. Or il nous paraît exclu, vu l’état des mentalités actuel, qu’un retour à la situation qui prévalait chez nous avant le 1er octobre 2002, date à laquelle la «solution des délais» est entrée en vigueur pour la plus grande joie des femmes libérées et de leurs lèche-botte, soit possible. Qu’on le veuille ou non et si regrettable que ce soit, la liberté d’avorter durant les douze premières semaines de la grossesse est pour l’instant intouchable.
En revanche, il n’y a pas de raison que des gens profondément, voire viscéralement opposés à ce qu’on assassine des bébés dans le ventre de leur mère soient contraints de financer ce genre d’intervention par le biais de leur prime d’assurance maladie de base. Si une femme décide de se faire avorter, il lui incombe d’en assumer la responsabilité non seulement morale mais aussi financière.
On nous rétorquera que, souvent, les femmes qui avortent le font parce qu’elles n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins d’un enfant et qu’elles ne peuvent donc pas non plus prendre en charge les frais d’une interruption de grossesse. Ce n’est pas vrai. Les possibilités d’aide aux femmes enceintes en difficulté existent. Encore faut-il vouloir y recourir. Hélas, il faut bien le dire: quand s’ajoute à la pression sociale extrêmement forte subie par les femmes enceintes d’enfants non planifiés la quasi-gratuité de l’intervention, la solution de l’avortement apparaît comme la plus simple et la moins coûteuse.
Donc, la coercition financière semble être un bon moyen de «limiter les dégâts» en matière d’avortement. Certes, la pression ne s’exercera pas sur les femmes qui ont des moyens – on va nous faire le coup, c’est sûr, de l’avortement à deux vitesses. Certes, dans certains cas, l’aide à l’interruption de grossesse viendra d’ailleurs – services sociaux, associations féministes favorables à l’avortement libre. Mais il arrivera que les difficultés de financement poussent la femme enceinte en difficulté à la réflexion et à la recherche de solutions qui lui permettront de garder son enfant.
L’initiative «Financer l’avortement est une affaire privée» n’est qu’un pis-aller. Mais, si elle est soumise au vote et acceptée, elle permettra de sauver des enfants et c’est cela qui compte. Nous vous invitons donc à la signer et à la faire signer au moyen des listes que nous joignons à ce numéro du Pamphlet. Dans un but d’efficacité, les initiants ont fixé au 31 mars 2010 la date de rentrée des signatures. Ne vous laissez pas impressionner par ce délai: la récolte court jusqu’au 26 juillet 2011. Toutefois, mieux vaut renvoyer les listes, même incomplètement remplies, dans les plus brefs délais, afin d’éviter de les oublier dans un coin.
La «droite dure» - ils n’ont pas osé écrire l’«extrême droite» – repart au combat. Honneur à elle!
Le Pamphlet
Que fait donc la «droite conservatrice», cette empêcheuse d’avorter en rond? Elle prétend obtenir que l’avortement ne soit plus remboursé par l’assurance maladie de base – sauf si la grossesse résulte d’un viol ou menace la santé de la mère –, la collectivité n’ayant pas à payer pour des interventions que ne sont pas dues à une maladie mais à un choix personnel.
Comme il fallait s’y attendre, la gauche peste contre les trublions qui veulent imposer leur morale à tout le monde. Mais il se trouve aussi à l’autre bout de l’échiquier politique des gens pour déplorer que l’initiative n’attaque l’avortement que du seul point de vue financier.
Il est sans doute scandaleux que des citoyens veuillent imposer une morale à des compatriotes qui n’en ont pas, mais l’argument nous paraît tout de même un peu subjectif, ce qui, évidemment, le met à l’abri de tout réfutation. La remarque sur l’angle d’attaque nous paraît mériter davantage d’attention.
Bien entendu, nous serions nous aussi favorables à une initiative préconisant l’interdiction de l’avortement pure et simple, sous réserve de quelques cas de «grossesses impossibles». Encore faudrait-il avoir une chance de gagner. En effet, compte tenu du coût d’une initiative populaire en argent et en efforts, il n’est pas raisonnable de partir en guerre uniquement pour la beauté du geste. Or il nous paraît exclu, vu l’état des mentalités actuel, qu’un retour à la situation qui prévalait chez nous avant le 1er octobre 2002, date à laquelle la «solution des délais» est entrée en vigueur pour la plus grande joie des femmes libérées et de leurs lèche-botte, soit possible. Qu’on le veuille ou non et si regrettable que ce soit, la liberté d’avorter durant les douze premières semaines de la grossesse est pour l’instant intouchable.
En revanche, il n’y a pas de raison que des gens profondément, voire viscéralement opposés à ce qu’on assassine des bébés dans le ventre de leur mère soient contraints de financer ce genre d’intervention par le biais de leur prime d’assurance maladie de base. Si une femme décide de se faire avorter, il lui incombe d’en assumer la responsabilité non seulement morale mais aussi financière.
On nous rétorquera que, souvent, les femmes qui avortent le font parce qu’elles n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins d’un enfant et qu’elles ne peuvent donc pas non plus prendre en charge les frais d’une interruption de grossesse. Ce n’est pas vrai. Les possibilités d’aide aux femmes enceintes en difficulté existent. Encore faut-il vouloir y recourir. Hélas, il faut bien le dire: quand s’ajoute à la pression sociale extrêmement forte subie par les femmes enceintes d’enfants non planifiés la quasi-gratuité de l’intervention, la solution de l’avortement apparaît comme la plus simple et la moins coûteuse.
Donc, la coercition financière semble être un bon moyen de «limiter les dégâts» en matière d’avortement. Certes, la pression ne s’exercera pas sur les femmes qui ont des moyens – on va nous faire le coup, c’est sûr, de l’avortement à deux vitesses. Certes, dans certains cas, l’aide à l’interruption de grossesse viendra d’ailleurs – services sociaux, associations féministes favorables à l’avortement libre. Mais il arrivera que les difficultés de financement poussent la femme enceinte en difficulté à la réflexion et à la recherche de solutions qui lui permettront de garder son enfant.
L’initiative «Financer l’avortement est une affaire privée» n’est qu’un pis-aller. Mais, si elle est soumise au vote et acceptée, elle permettra de sauver des enfants et c’est cela qui compte. Nous vous invitons donc à la signer et à la faire signer au moyen des listes que nous joignons à ce numéro du Pamphlet. Dans un but d’efficacité, les initiants ont fixé au 31 mars 2010 la date de rentrée des signatures. Ne vous laissez pas impressionner par ce délai: la récolte court jusqu’au 26 juillet 2011. Toutefois, mieux vaut renvoyer les listes, même incomplètement remplies, dans les plus brefs délais, afin d’éviter de les oublier dans un coin.
La «droite dure» - ils n’ont pas osé écrire l’«extrême droite» – repart au combat. Honneur à elle!
Le Pamphlet
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