Ne dites pas…
Ne dites pas: «Le 8 mars, des milliers de malheureuses oppressées sont descendues dans les rues pour célébrer la journée internationale des droits des femmes.» Dites: «Le 8 mars, des milliers de malheureuses opprimées sont descendues dans les rues pour célébrer la journée internationale des droits des femmes.»
L’ONU a institué quelque deux cents journées mondiales ou internationales.
Le 11 février, on célèbre la journée internationale des femmes et des filles de science.
Le 8 mars, nul ne peut plus l’ignorer, on célèbre la journée internationale des droits des femmes.
Le 10 mars, on célèbre la journée internationale des femmes juges.
Le 23 juin, on célèbre la journée internationale des veuves.
Le 15 octobre, on célèbre la journée internationale des femmes rurales.
Le 25 novembre, on célèbre la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Les messieurs, eux, à moins d’être homosexuels ou «transgenres», n’ont droit à la sollicitude des instances onusiennes que s’ils appartiennent à des catégories telles que les gens de mer, les personnes handicapées, les autochtones ou les peuples des territoires non autonomes. En tant que personnes, ils comptent donc moins que les légumineuses, le vol spatial habité, le thon ou les oiseaux migrateurs, qui tous ont droit à leur journée.
En fin de compte, les hommes «cisgenres» constituent eux aussi une minorité opprimée.
Le pinailleur
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