Défense nationale: où va-t-on?
On construit un environnement nouveau de la défense du pays.
Les politiciens actuels engagent ce dernier, de plus en plus, dans la dépendance avec l’étranger. Ils font fi de notre système de démocratie directe en tentant d’échapper au verdict populaire. Ils redoutent que l’avis populaire contrecarre leur place sur le strapontin européen ou onusien. Chacun sait que, à l’heure actuelle, une votation ne réserverait que peu de crédit à l’intégration de la Suisse dans l’Union européenne.
Sous le couvert d’exercices militaires avec l’étranger (ce qui en soi n’est pas répréhensible), mais précisément avec ce flou «on est dedans, mais on n’y est pas», on engage petit à petit l’armée et ses miliciens dans la structure otanienne, qui a, depuis sa création, mené des guerres offensives.
Observons que ce flou, entretenu par le politique, sème le désordre dans les rangs: une confusion qui touche les citoyens engagés de près ou de loin en faveur de la sécurité du pays; un désordre moral, qui, lui, amène des auteurs à se perdre en propositions alimentées par une presse souvent de gauche (comprendre: agissant contre le service militaire); la diffusion d’informations arrangées de telle façon que l’un soit le bien et l’autre le mal absolu; des avis manichéens qui ne tiennent pas compte de la chronologie des événements; des avis qui amènent des gens initialement du même côté à se bagarrer férocement, à tel point qu’ils sacrifient leur amitié au lieu de considérer leur intérêt propre, leur conviction en faveur de notre défense nationale et la situation dramatique de notre armée.
Toute cela montre, dans notre pays, l’errance des esprits: une carence catastrophique du savoir historique et de la réflexion de ce que nous sommes, des valeurs typiquement helvétiques, celles qui ont fait la prospérité et la stabilité de la Suisse dans le concert des nations d’après-guerre; de la Suisse qui fut une référence et une plate-forme permettant de régler des conflits et d’assurer la paix comme l’ont fait, jusqu’à présent, les observateurs du cessez-le-feu entre les deux Corées; d’une Suisse qui, discrètement – mais n’est-ce pas là la vraie diplomatie? –, assure les bons offices, toujours en faveur de la paix.
Force est de constater combien, aujourd’hui, notre armée est exposée à ces errements. Hélas, aucun chef militaire, à défaut d’une personne politique douée d’une solide formation historique, n’a la capacité, l’initiative d’assumer l’autorité; pas l’autorité de celui qui tape parce qu’on ne file pas droit, non, celle d’une personne qui aurait l’aura intellectuelle, l’influence qui permet de cadrer les problèmes et de donner un sens, une direction.
Certainement, à l’heure présente, il est trop tard et, malheureusement, le seul mot d’ordre qui convient est «tenir». Tenir par rapport à l’histoire, par rapport à la cacophonie souvent observée quand le bateau coule, quand l’ennemi est derrière la porte!
François Villard
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