Un peu de patience
Parce qu’un député vert s’alarme du fait qu’une chaîne de boulangerie a décidé de ne plus accepter d’argent liquide, le Grand Conseil vaudois a récemment débattu d’une épineuse question: faudrait-il inscrire dans la loi l’obligation pour les commerces d’accepter billets et pièces de monnaie?1
Il semble en effet que l’exigence du règlement par carte ou via un téléphone mobile tende à se répandre. Or «la loi dit qu'un magasin doit accepter tous les moyens de paiement, sauf s'il indique clairement à l'entrée que sa politique est différente». En d’autres termes, n’importe quel commerçant pourrait décider de refuser les paiements en liquide au moyen d’une affichette fixée sur sa porte, au grand dam, notamment, des personnes très âgées, qui, à de notables exceptions près, ne sont pas entrées dans le monde numérique et seront à jamais incapables d’y pénétrer.
Faut-il pour autant enquiquiner les commerçants par le biais d’une nouvelle contrainte légale forcément provisoire?
Dans quelques décennies, nos descendants considéreront le paiement en liquide comme nous voyons, nous, les sacs d’écus.
Nous vivons une époque de transition. D’ici une vingtaine d’années, les gens pour qui une carte de crédit, un paiement sans contact et un règlement par Twint constituent d’angoissants mystères auront disparu.
D’ici là, faisons confiance au bon sens des commerçants, qui n’ont aucun avantage à se priver de clients dont l’argent liquide contribue aussi à leur prospérité.
M. P.
Thèmes associés: Economie - Politique vaudoise
Cet article a été vu 95 fois
