En direct de Sirius
Un bide et une curiosité (deux films)
Comment s’étonner que les Français ne se soient pas déplacés en masse pour aller voir Coco (pas Chanel, mais une piètre resucée de La Vérité si je mens)? Pourquoi vouliez-vous qu’ils aillent s’affliger devant une «toile» des consternantes préoccupations d’un parvenu «bling-bling» essentiellement obsédé par la réussite de la Bar-mitzvah «plus belle que belle» de son phénix de rejeton, alors qu’ils ont presque le même «en vrai» à l’Elysée?
Autrement plus surprenante est la réapparition du Sieur Hubert Bonisseur de La Bath (OSS-117, pour les initiés) incarné par Jean Dujardin dans Rio ne répond plus . Très aérien dans les charges appuyées, Dujardin nous campe une nouvelle aventure décalée du héros brillantiné à créatures de rêve, automatique intarissable et poses académiques. Mais à la différence du Caire, où OSS-117 brillait surtout par sa virtuosité ringarde à dégainer en tous lieux et occasions, en signe de reconnaissance éternelle de la France, la photo du président René Coty, à Rio, ce sont surtout ses rafales de messages politiquement incorrects qui mènent des salles, manifestement inéducables, vers l’hilarité. Et puis il y a aussi cette ébauche du monologue de Shylock (disparu de nos scènes) détourné à son profit par un colonel nazi acculé, dont on se demande si elle ne risque pas, au pays de la libre expression, de mener le réalisateur du film vers la correctionnelle…
Nouvelles de l’Internationale de délation bancaire
Pressée de se joindre à l’hallali sonné par les faiseurs de crises, la République Populaire (?) de Chine accepte d’y participer à la condition expresse que ni Hong-Kong ni Macao ne figurent sur une quelconque liste. Condition acceptée sans rire et sans contestation par le concert des vertueux blanchisseurs de consciences.
Rassurés par les contorsions confédérales et les reptations de ce qui reste de l’UBS, les chasseurs de primes de la mondialisation en marche décident – tribut à la servilité du système helvétique – de promouvoir la Confédération en liste grise (et même gris clair, paraît-il). Ce qui vaut à Pétillon, dessinateur au Canard enchaîné, un de ses traits de génie: il croque une plaisante saynète où l’on voit un individu patibulaire présentant à un employé de banque une mallette comblée de liasses avec pour réaction de ce dernier: «Nous sommes passés en liste grise, mais certains clients privilégiés peuvent continuer à bénéficier des conditions de la noire».
Horreurs de minarets que nous ne saurions voir! (Kidam v. Bümplitz: Tartüff.)
Nous ne reviendrons pas ici sur les conclusions de l’éditorialiste de La Nation (1) dans sa une du 10 courant, toutes valables et marquées au coin du bon sens. Elles aboutissent, pour l’essentiel, à un rejet de l’initiative contre les minarets par refus d’être mis en condition. Nous regrettons néanmoins qu’une hypothèse n’ait pas été étudiée: si l’islam monte en puissance, jusques et y compris chez les autochtones, dans des pays où il n’avait traditionnellement pas de prise, c’est peut-être surtout parce que le christianisme est en perte de vitesse. Pour parler net, ce n’est pas en s’évertuant à barrer l’accès à la concurrence – y-compris par des stratagèmes juridiques discutables – qu’on épuisera le pouvoir d’attraction de celle-ci: c’est tout simplement en proposant mieux. Recourir à l’interdiction des minarets ne constituera qu’un aveu de faiblesse supplémentaire de la part des chrétiens. Et comme disait Céline: «Dans l’histoire de l’humanité, on n’a jamais beaucoup ménagé les faibles».
Peut-être conviendrait-il de réhabituer les fidèles à porter leur regard vers le haut? Ce qui implique pour l’Occident de renoncer, au passage, à mille petites lâchetés et compromis auxquels l’ont habitué deux millénaires de confortable primauté chrétienne, et de s’affranchir aussi de la paternité abusive du judaïsme sur le christianisme. Un tel «chacun pour soi et que les meilleurs gagnent» commande de ne plus occulter l’évidente confrontation de religions distinctes, mais aussi de chercher à vaincre l’esprit par l’esprit plutôt que par l’autorité. Ainsi évitera-t-on peut être à l’humanité de nouvelles – mais toujours imbéciles – guerres de religions, si dispendieuses en sang et si profitables aux exceptions.
Ce français que nous aimons tant
En complément à la conférence donnée par Me Marc Bonnant au sein du Mouvement chrétien conservateur valaisan (2), Max tient à signaler Le Français correct (3); un livre petit (8,5 x 12 cm) mais précieux. Cent soixante-cinq pages à portée de la main de tout amateur soucieux de défendre la langue française – telle qu’elle devrait s’employer – contre l’agression du sabir anglo-mondial. Max n’a pu qu’y constater que le pluriel d’euro était soumis aux règles de la grammaire française et variait donc en nombre… au parfait mépris des directives bruxelloises. Mais après tout, c’est la France, et l’auteur prend la précaution d’indiquer que «…dans les pays de la zone Euro (…) la règle d’accord du pluriel n’est pas forcément la même que la règle française».
Subsiste-t-il encore des pays en UE?
– Ou seulement des provinces? Question qu’on est en droit de se poser lorsqu’on découvre une plaque d’immatriculation observée de passage à Nice le 15.4.09 et ainsi composée: cocarde européenne surmontant l’indication CAT suivie de quatre chiffres et de trois lettres (4).
CAT… pour la Catalogne (en toute logique, désormais au même rang que E, pour Espagne…)!
Comment s’étonner que les Français ne se soient pas déplacés en masse pour aller voir Coco (pas Chanel, mais une piètre resucée de La Vérité si je mens)? Pourquoi vouliez-vous qu’ils aillent s’affliger devant une «toile» des consternantes préoccupations d’un parvenu «bling-bling» essentiellement obsédé par la réussite de la Bar-mitzvah «plus belle que belle» de son phénix de rejeton, alors qu’ils ont presque le même «en vrai» à l’Elysée?
Autrement plus surprenante est la réapparition du Sieur Hubert Bonisseur de La Bath (OSS-117, pour les initiés) incarné par Jean Dujardin dans Rio ne répond plus . Très aérien dans les charges appuyées, Dujardin nous campe une nouvelle aventure décalée du héros brillantiné à créatures de rêve, automatique intarissable et poses académiques. Mais à la différence du Caire, où OSS-117 brillait surtout par sa virtuosité ringarde à dégainer en tous lieux et occasions, en signe de reconnaissance éternelle de la France, la photo du président René Coty, à Rio, ce sont surtout ses rafales de messages politiquement incorrects qui mènent des salles, manifestement inéducables, vers l’hilarité. Et puis il y a aussi cette ébauche du monologue de Shylock (disparu de nos scènes) détourné à son profit par un colonel nazi acculé, dont on se demande si elle ne risque pas, au pays de la libre expression, de mener le réalisateur du film vers la correctionnelle…
Nouvelles de l’Internationale de délation bancaire
Pressée de se joindre à l’hallali sonné par les faiseurs de crises, la République Populaire (?) de Chine accepte d’y participer à la condition expresse que ni Hong-Kong ni Macao ne figurent sur une quelconque liste. Condition acceptée sans rire et sans contestation par le concert des vertueux blanchisseurs de consciences.
Rassurés par les contorsions confédérales et les reptations de ce qui reste de l’UBS, les chasseurs de primes de la mondialisation en marche décident – tribut à la servilité du système helvétique – de promouvoir la Confédération en liste grise (et même gris clair, paraît-il). Ce qui vaut à Pétillon, dessinateur au Canard enchaîné, un de ses traits de génie: il croque une plaisante saynète où l’on voit un individu patibulaire présentant à un employé de banque une mallette comblée de liasses avec pour réaction de ce dernier: «Nous sommes passés en liste grise, mais certains clients privilégiés peuvent continuer à bénéficier des conditions de la noire».
Horreurs de minarets que nous ne saurions voir! (Kidam v. Bümplitz: Tartüff.)
Nous ne reviendrons pas ici sur les conclusions de l’éditorialiste de La Nation (1) dans sa une du 10 courant, toutes valables et marquées au coin du bon sens. Elles aboutissent, pour l’essentiel, à un rejet de l’initiative contre les minarets par refus d’être mis en condition. Nous regrettons néanmoins qu’une hypothèse n’ait pas été étudiée: si l’islam monte en puissance, jusques et y compris chez les autochtones, dans des pays où il n’avait traditionnellement pas de prise, c’est peut-être surtout parce que le christianisme est en perte de vitesse. Pour parler net, ce n’est pas en s’évertuant à barrer l’accès à la concurrence – y-compris par des stratagèmes juridiques discutables – qu’on épuisera le pouvoir d’attraction de celle-ci: c’est tout simplement en proposant mieux. Recourir à l’interdiction des minarets ne constituera qu’un aveu de faiblesse supplémentaire de la part des chrétiens. Et comme disait Céline: «Dans l’histoire de l’humanité, on n’a jamais beaucoup ménagé les faibles».
Peut-être conviendrait-il de réhabituer les fidèles à porter leur regard vers le haut? Ce qui implique pour l’Occident de renoncer, au passage, à mille petites lâchetés et compromis auxquels l’ont habitué deux millénaires de confortable primauté chrétienne, et de s’affranchir aussi de la paternité abusive du judaïsme sur le christianisme. Un tel «chacun pour soi et que les meilleurs gagnent» commande de ne plus occulter l’évidente confrontation de religions distinctes, mais aussi de chercher à vaincre l’esprit par l’esprit plutôt que par l’autorité. Ainsi évitera-t-on peut être à l’humanité de nouvelles – mais toujours imbéciles – guerres de religions, si dispendieuses en sang et si profitables aux exceptions.
Ce français que nous aimons tant
En complément à la conférence donnée par Me Marc Bonnant au sein du Mouvement chrétien conservateur valaisan (2), Max tient à signaler Le Français correct (3); un livre petit (8,5 x 12 cm) mais précieux. Cent soixante-cinq pages à portée de la main de tout amateur soucieux de défendre la langue française – telle qu’elle devrait s’employer – contre l’agression du sabir anglo-mondial. Max n’a pu qu’y constater que le pluriel d’euro était soumis aux règles de la grammaire française et variait donc en nombre… au parfait mépris des directives bruxelloises. Mais après tout, c’est la France, et l’auteur prend la précaution d’indiquer que «…dans les pays de la zone Euro (…) la règle d’accord du pluriel n’est pas forcément la même que la règle française».
Subsiste-t-il encore des pays en UE?
– Ou seulement des provinces? Question qu’on est en droit de se poser lorsqu’on découvre une plaque d’immatriculation observée de passage à Nice le 15.4.09 et ainsi composée: cocarde européenne surmontant l’indication CAT suivie de quatre chiffres et de trois lettres (4).
CAT… pour la Catalogne (en toute logique, désormais au même rang que E, pour Espagne…)!
NOTES:
1) Olivier Delacrétaz: L’initiative sur les minarets, La Nation, 10.4.2009, n° 1860, une – www.ligue-vaudoise.ch. – courrier@ligue-vaudoise.ch.
2) Le 24.4.09 à Uvrier – pour toutes informations contacter le 027 322 85 08.
3) Par Jean-Joseph Julaud, 2005, éditions First, 2 ter, rue des Chantiers, F 75005 Paris, ISBN 2-75400-069-0.
4) Non mentionnés pour préserver l’anonymat du détenteur.
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