En direct de Sirius
«Je balance pas, j'raconte» (l'excellent André Pousse envoyant de l'Audiard)
Je profite de la danse du scalp unioneuropéenne autour de «la mort du secret bancaire suisse» pour rappeler quelques faits qui justifieront sans doute le soulagement des supplétifs de Sam – qui n'a jamais été notre oncle:
1. Lorsque le lobby de feu Roosevelt somma Max Petitpierre – alors président de notre Confédération – de lever le secret des comptes des défaits de 1945, sa proposition de faire de même pour tous les comptes ouverts par l'ensemble des belligérants des «heures les plus sombres de l'histoire» de notre planète eut pour effet le silence subit des philanthropes d'outre-Atlantique – et des petits malins qui les cornaquaient.
2. Au début des années soixante, j'observai pour la première fois l'apparition, dans un film policier français, dont j'ai oublié le titre, l'expression «machine à laver des banques suisses» qui allait faire florès dans le jeu de l'odieux visuel au rythme des faillites des wagons de queue européens de la pensée économique et financière anglo-saxonne qui, depuis 1774 (!), nous impose crescendo sa dictature.
3. Dans les années huitante, je notai qu'en l'espace de cinq ans les membres des directoires de nos grandes banques s'étaient multipliés par quatre. Ces nouveaux bombardés «grands décisionnaires» n'étaient que de dociles montés en grade dont la soumission admirative à la pensée et aux marchés d'Outre-Atlantique n'avait d'égale que la faiblesse de leur entendement et leur exceptionnelle voracité personnelle. Là où des hommes seuls avaient su construire et transmettre en six générations bien nées des forteresses inviolables, il fallait bien des pléthores de parvenus pour, en trois décennies, les miner et en livrer les clefs aux vainqueurs d'aujourd'hui. Ces grotesques jouets de leurs propres illusions arboraient volontiers à leurs manchettes l'écusson de Harvard – pour y avoir suivi ne fût-ce qu'un séminaire. Dans la défaite, ces petits bonshommes à bretelles et anglicismes, qui se donnaient des allures de cow-boys de la finance, fuirent leurs responsabilités et se défaussèrent sur leurs employés. Les réserves du peuple suisse furent là pour éponger.
4. Par le jeu des politichiens craintifs de Berne, des médias formatés et des agenouillements réitérés de nos superbanques, combiné à l'enthousiasme béat d'une multitude de gentils naïfs bernés par le chant des sirènes de la «finance vertueuse», nous voilà, pour la plus grande joie de nos concurrents, englués dans FATCA, discrédités et déconsidérés aux yeux de quiconque avait cru en notre parole et en notre probité. La main dans le hachoir à viande, il n'y a plus de retour possible. La confiance perdue se restaure rarement. Les faillis de l'UE tiennent leur bouc émissaire, cependant que dans les îles anglo-normandes comme en d'autres petits paradis, ceux que nous avons trahis sont plus que jamais les bienvenus… comme, du reste, les fortunes étrangères au Delaware.
Quant à moi, mon respect pour nos anciens principes me conduit à espérer que ce patron de la Securities and Exchange Commission – je raconte seulement; vous n'aurez ni son nom ni son genre – qui, déjà en 1986, s'inquiétait dans mon bureau de la confidentialité de son compte numéroté, aura su prendre à temps ses précautions.
Quelques affaires de genre (dans l'attente d'un passage au neutre)
En France, une récente grève de sages-femmes a permis aux téléspectateurs de voir l'un d'entre eux exposer leurs doléances et de découvrir que cette profession ne connaît pas encore de masculinisation pour les messieurs qui l'auraient embrassée. Homme de main, accoucheur et le tout juste admissible gentilhomme ont déjà été attribués. Hôte d'accueil est sans doute réservé aux futurs bipèdes qui, vêtus d'un gilet distinctif, nous fourniront bientôt – résorption du chômage oblige – en tous lieux publics des indications superflues. On comprend l'embarras des penseurs hexagonaux… Quant aux footballeurs du Clermont Foot – une équipe dont l'intégralité des joueurs fait encore pipi debout en attendant d'éventuelles directives de Bruxelles –, les voilà désormais affûtés par les soins d'une entraîneur (la prononciation floue du rapporteur ne m'a pas permis de distinguer s'il y avait mis un e). Entraîneuse aurait prêté le flanc à une confusion des genres préjudiciable aux performances sportives des porteurs de testostérone. Simple inséminateur éventuel, j'attends toujours qu'une écrivaine veuille bien nous pondre un petit texte sur la question, que Mondame Conchita Wurst, Number One3 de l'Eurovision 2014 saura bien nous mettre… en musique!
Anathèmes, anathèmes… (sachez les reconnaître)
Merci à Jim Reeves pour qui «le mot conspirationniste est devenu une sorte de boulet fatal qui permet de détruire physiquement, intellectuellement tout adversaire. Comme son cousin négationniste, il est rédhibitoire et sans appel.»4
Max l'Impertinent
NOTES:
1. Organisme américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers.
2. Prudence, faute de genre certain… et puis aussi la barbe!
3 Id.
4 Les Américains (et 68% des Français) ne croient pas aux bobards sur la guerre en Syrie, Rivarol, 13.9.2013, n° 3107, p.5
Thèmes associés: Politique générale
Cet article a été vu 3496 fois