Editorial
Votations fédérales
Les deux objets fédéraux soumis à notre appréciation sont de très inégale importance.
L’un d’eux nous propose la suppression de l’initiative populaire générale, innovation acceptée en votation populaire en 2003 mais pas encore entrée en vigueur. On vient de s’aviser que cette nouveauté, dont les têtes pensantes de la Confédération nous vantaient les mérites incomparables en 2001[1] est en réalité totalement inutilisable. C’est assez plaisant. Je propose de voter OUI.
L’autre objet est plus sérieux. Constatant la situation financière catastrophique de l’assurance-invalidité, on nous invite à accepter une augmentation de la TVA de 7,6 à 8 % pendant sept ans, comme financement additionnel de l’AI, durée pendant laquelle de nouvelles mesures d’assainissement seront prises dans le cadre de la sixième révision, mesures qui visent à ce que «les comptes de l’AI soient durablement équilibrés lorsque le relèvement de la TVA prendra fin».
L’augmentation du taux de TVA prendra-t-il vraiment fin en 2017? C’est bien peu probable, les impôts provisoires ayant une fâcheuse tendance à devenir définitifs. Mais la question, en réalité, n’est pas là. Il s’agit de mesurer la capacité des organes de l’AI à diminuer les dépenses (je dis bien: diminuer les dépenses et non seulement maîtriser l’augmentation des coûts), notamment en éliminant les rentes servies aux dépressifs et autres chômeurs en fin de droit psychologiquement inaptes à se remettre au travail.
Les auteurs du projet ont raison de tirer la sonnette d’alarme. Ils ont eu raison de proposer quelque chose. Et une augmentation de la TVA de 7,6 à 8 % me paraît supportable. Enfin, s’il faut augmenter un impôt, autant la TVA, payée par tout le monde, que la cotisation AI financée seulement par les entreprises et par ceux qui travaillent. Je suis donc tenté de voter OUI.
Mais je crains que les milliards tombés du ciel n’incitent l’AI à s’endormir sur une fausse impression de sécurité et ne la dispensent de prendre les mesures d’économie qui s’imposent dès aujourd’hui.
Par signe de mauvaise humeur, pour hâter la sixième révision et parce qu’il ne suffit pas, lorsqu’on dépense trop, d’augmenter les recettes sans limiter ses dépenses, je voterai NON.
Dans le canton de Vaud
Nos abonnés du canton de Vaud auront encore quatre objets à leur menu. Le plus controversé, celui qui ignore les clivages habituels gauche-droite, est l’initiative populaire dite «pour une police unifiée et plus efficace» ou «Opération d’Artagnan».
Lancée par des gendarmes, elle vise à incorporer dans un corps cantonal à commandement unique l’ensemble des force de police du canton.
De son côté, la Convention entre le Canton et les communes vise à maintenir l’autonomie communale et les corps de polices municipales, agents de proximité indispensables.
Mon cœur penche pour le maintien des polices municipales. Je voterai NON!
Un autre objet n’a suscité aucune discussion ni opposition, c’est l’article constitutionnel sur les EMS. La constitution vaudoise reconnaît déjà la responsabilité de l’Etat et des communes de favoriser le maintien à domicile.
Cet article ne suffit pas au lobby des propriétaires d’EMS qui souhaite une référence constitutionnelle à l’hébergement explicite. L’extension du réseau des établissement médico-sociaux par la création de quelque cinq cents lits supplémentaires d’ici à l’an 2011 sera malheureusement de nature à diminuer les efforts entrepris pour maintenir à leur domicile, aussi longtemps que possible, les personnes âgées, vulnérables, dépendantes, handicapées ou en fin de vie.
L’initiative va en revanche permettre à tous les propriétaires d’EMS, conventionnés ou non, de se remplir joyeusement les poches: ils rationnent les soins autant qu’il est possible et ils font payer leurs infrastructures par l’Etat. Avec un taux d’occupation qui dépasse le 95 %, ils font rêver les hôteliers des zones touristiques les plus branchées, qui, eux, doivent en outre financer l’amortissement des bâtiments!
Tous les partis recommandent le OUI. Je voterai résolument NON!
Les deux objets fédéraux soumis à notre appréciation sont de très inégale importance.
L’un d’eux nous propose la suppression de l’initiative populaire générale, innovation acceptée en votation populaire en 2003 mais pas encore entrée en vigueur. On vient de s’aviser que cette nouveauté, dont les têtes pensantes de la Confédération nous vantaient les mérites incomparables en 2001[1] est en réalité totalement inutilisable. C’est assez plaisant. Je propose de voter OUI.
L’autre objet est plus sérieux. Constatant la situation financière catastrophique de l’assurance-invalidité, on nous invite à accepter une augmentation de la TVA de 7,6 à 8 % pendant sept ans, comme financement additionnel de l’AI, durée pendant laquelle de nouvelles mesures d’assainissement seront prises dans le cadre de la sixième révision, mesures qui visent à ce que «les comptes de l’AI soient durablement équilibrés lorsque le relèvement de la TVA prendra fin».
L’augmentation du taux de TVA prendra-t-il vraiment fin en 2017? C’est bien peu probable, les impôts provisoires ayant une fâcheuse tendance à devenir définitifs. Mais la question, en réalité, n’est pas là. Il s’agit de mesurer la capacité des organes de l’AI à diminuer les dépenses (je dis bien: diminuer les dépenses et non seulement maîtriser l’augmentation des coûts), notamment en éliminant les rentes servies aux dépressifs et autres chômeurs en fin de droit psychologiquement inaptes à se remettre au travail.
Les auteurs du projet ont raison de tirer la sonnette d’alarme. Ils ont eu raison de proposer quelque chose. Et une augmentation de la TVA de 7,6 à 8 % me paraît supportable. Enfin, s’il faut augmenter un impôt, autant la TVA, payée par tout le monde, que la cotisation AI financée seulement par les entreprises et par ceux qui travaillent. Je suis donc tenté de voter OUI.
Mais je crains que les milliards tombés du ciel n’incitent l’AI à s’endormir sur une fausse impression de sécurité et ne la dispensent de prendre les mesures d’économie qui s’imposent dès aujourd’hui.
Par signe de mauvaise humeur, pour hâter la sixième révision et parce qu’il ne suffit pas, lorsqu’on dépense trop, d’augmenter les recettes sans limiter ses dépenses, je voterai NON.
Dans le canton de Vaud
Nos abonnés du canton de Vaud auront encore quatre objets à leur menu. Le plus controversé, celui qui ignore les clivages habituels gauche-droite, est l’initiative populaire dite «pour une police unifiée et plus efficace» ou «Opération d’Artagnan».
Lancée par des gendarmes, elle vise à incorporer dans un corps cantonal à commandement unique l’ensemble des force de police du canton.
De son côté, la Convention entre le Canton et les communes vise à maintenir l’autonomie communale et les corps de polices municipales, agents de proximité indispensables.
Mon cœur penche pour le maintien des polices municipales. Je voterai NON!
Un autre objet n’a suscité aucune discussion ni opposition, c’est l’article constitutionnel sur les EMS. La constitution vaudoise reconnaît déjà la responsabilité de l’Etat et des communes de favoriser le maintien à domicile.
Cet article ne suffit pas au lobby des propriétaires d’EMS qui souhaite une référence constitutionnelle à l’hébergement explicite. L’extension du réseau des établissement médico-sociaux par la création de quelque cinq cents lits supplémentaires d’ici à l’an 2011 sera malheureusement de nature à diminuer les efforts entrepris pour maintenir à leur domicile, aussi longtemps que possible, les personnes âgées, vulnérables, dépendantes, handicapées ou en fin de vie.
L’initiative va en revanche permettre à tous les propriétaires d’EMS, conventionnés ou non, de se remplir joyeusement les poches: ils rationnent les soins autant qu’il est possible et ils font payer leurs infrastructures par l’Etat. Avec un taux d’occupation qui dépasse le 95 %, ils font rêver les hôteliers des zones touristiques les plus branchées, qui, eux, doivent en outre financer l’amortissement des bâtiments!
Tous les partis recommandent le OUI. Je voterai résolument NON!
NOTES:
[1] FF 2001 4608
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