Exceptionnel, comme d'habitude
Agression d’un policier à la gare de Bex par des jeunes voyageant sans billet (24 heures du 08.09.2009). Meurtre au couteau en plein jour dans un parc du centre de Lausanne, «pour un simple regard» (24 heures du 04.09.2009). Démantèlement d’une «internationale de la petite délinquance» dans l’ouest lausannois (24 heures du 20.08.2009). Arrestation à Payerne de cinq «terreurs de gare» qui tabassaient les passants pour leur voler leur téléphone portable (24 heures du 30.07.2009). A Orbe, agression et menaces de mort contre des automobilistes, puis contre des policiers, par un jeune chauffard qui avait provoqué un accident (24 heures du 10.07.2009). A la gare de Montreux, une quinzaine de jeunes attaquent la police ferroviaire à coups de pierres (24 heures du 02.07.2009). Policiers blessés par une «foule hostile» et «scènes d’émeutes» à Lausanne (24 heures du 29.06.2009). Voyageurs roués de coups par six jeunes dans un train entre Lausanne et Villeneuve (24 heures du 21.04.2009).
Interrompons ici cette liste – non exhaustive et volontairement limitée au canton de Vaud et à ces derniers mois. Il s'agit uniquement d'une recension de faits divers relatés par la grande presse et que nous avons épurée, pour des raisons bien compréhensibles, de toute référence à la nationalité ou à l'origine ethnique des délinquants. Pourtant, même ainsi, il n'est pas sûr qu'une telle juxtaposition soit conforme aux exigences du politiquement correct. En effet, un lecteur trop hâtif pourrait avoir l'impression que ces actes de violence sont désormais monnaie courante chez nous. Or il n'en est rien.
Car ces événements sont exceptionnels. C'est ce que l'on apprend presque à chaque fois de la bouche d'un commissaire de police ou d'un édile local «qui se veut rassurant» et qui nous explique que de tels cas sont certes révélateurs d'une «tendance préoccupante», mais qu'ils restent «heureusement plutôt rares, plutôt isolés», qu'on ne peut pas vraiment parler de série, que le phénomène n'est pas propre à notre région, qu'il faut éviter de généraliser et à plus forte raison de céder à la psychose. Un peu comme dans l'ex-Union soviétique lorsque des fonctionnaires s'ingéniaient à donner l'impression que tout allait bien par peur que la révélation d'un problème ne les fasse passer pour des ennemis du socialisme – avec tous les désagréments sibériens que cela pouvait entraîner.
On est donc prié d'admettre que les actes de violence impertinemment répertoriés plus haut constituent une suite quasiment ininterrompue d'exceptions. C'est certainement leur seul lien avec la langue française.
Interrompons ici cette liste – non exhaustive et volontairement limitée au canton de Vaud et à ces derniers mois. Il s'agit uniquement d'une recension de faits divers relatés par la grande presse et que nous avons épurée, pour des raisons bien compréhensibles, de toute référence à la nationalité ou à l'origine ethnique des délinquants. Pourtant, même ainsi, il n'est pas sûr qu'une telle juxtaposition soit conforme aux exigences du politiquement correct. En effet, un lecteur trop hâtif pourrait avoir l'impression que ces actes de violence sont désormais monnaie courante chez nous. Or il n'en est rien.
Car ces événements sont exceptionnels. C'est ce que l'on apprend presque à chaque fois de la bouche d'un commissaire de police ou d'un édile local «qui se veut rassurant» et qui nous explique que de tels cas sont certes révélateurs d'une «tendance préoccupante», mais qu'ils restent «heureusement plutôt rares, plutôt isolés», qu'on ne peut pas vraiment parler de série, que le phénomène n'est pas propre à notre région, qu'il faut éviter de généraliser et à plus forte raison de céder à la psychose. Un peu comme dans l'ex-Union soviétique lorsque des fonctionnaires s'ingéniaient à donner l'impression que tout allait bien par peur que la révélation d'un problème ne les fasse passer pour des ennemis du socialisme – avec tous les désagréments sibériens que cela pouvait entraîner.
On est donc prié d'admettre que les actes de violence impertinemment répertoriés plus haut constituent une suite quasiment ininterrompue d'exceptions. C'est certainement leur seul lien avec la langue française.
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